Réquisition du procureur et déclarations d’Anna et d’Alfredo à la Cour d’appel de turin

Nous transmettons les déclarations faites par Anna et Alfredo lors de l’audience du 19 juin 2023 à la Cour d’appel de Turin, dans le cadre du procès Scripta Manent, dans lequel ils ont tous deux été condamnés pour incitation à commettre des infractions pénales pour la revue Croce Nera Anarchica, pour divers attentats sous la signature de la FAI, pour association subversive et pour massacre politique, pour l’attentat à la bombe contre la caserne des carabiniers de Fossano en 2006, sous la signature de la Fai/Rat.
Le 26 juin 2023, à partir de 12 heures, il y aura les réponses et ensuite la sentence sera prononcée.
Nous rappelons que le procureur a de nouveau requis la réclusion à perpétuité et 12 mois d’isolement de jour pour Alfredo et 27 ans et 1 mois pour Anna.

Déclaration spontanée  d’Anna pour l’audience du 19/06/2023 à la Cour d’Assises d’Appel de Turin

Après des années de procès, des dizaines d’audiences, je ne me lasse pas de continuer à réitérer ce que j’ai déclaré jusqu’à présent, d’affirmer quelques vérités simples et tautologiques, contre l’exercice du mensonge perpétré avec la méthode scientifique dans les salles d’audience.

Les anarchistes sont anti-autoritaires. Les anarchistes ne sont pas des meurtriers de masse, et encore moins des défenseurs d’actions meurtrières de masse.

Les massacres perpétrés dans ce pays sont le fruit empoisonné de l’imbrication du pouvoir politique et économique, ce qui est très éloigné de la pensée et des pratiques anti-autoritaires.

Nous sommes dans un procès politique où ce n’est pas la réalité des faits mais la force des suggestions qui compte, plus l’accusation est anormale et axiomatique, plus la défense est vaine.

On parle sans cesse de massacres, mais le vrai est celui qui se fait sur la réalité des faits. Vous avez inventé des « chefs » anarchistes, des « associations » qui fonctionnent en hoquetant ou qui sont structurées comme des boîtes chinoises dont on ne sait même plus qui sont les contenants et qui sont les contenus, des expertises graphiques « probabilistes » pour attribuer les faits, le dernier joyau en date étant, dans l’ordre chronologique, la collusion entre anarchistes et mafieux.

Les mécanismes argumentatifs dans l’attribution des crimes et la création de profils biographiques ad hoc font des scénarios orwelliens quelque chose d’exquisément rétro.

Les inquisiteurs mentent en sachant qu’ils mentent et se protègent de la réfractarité des anarchistes au marché de la justice. Ils jouent sur le fait que l’éthique anarchiste n’est pas à vendre au plus offrant.

La machine infernale de la DNA (Direction Nationale Anti-Mafia) devenue DNAA (Direction Nationale Anti-Mafia et Anti-Terrorisme) a besoin de scalps pour moudre le consensus et fortifier l’échafaudage de la répression préventive : il faut des ennemis intérieurs, même savamment construits avec des mensonges historiques, politiques, factuels et procéduraux, sinon la machine s’essoufflera et les régimes spéciaux seront privés de chair et d’âmes.

Aujourd’hui, il ne reste plus que nos têtes sur le plateau, mais il ne faut pas oublier que pendant des années, des dizaines de camarades ont fait l’objet d’enquêtes et ont été emprisonnés dans le cadre de cette procédure et d’autres procédures parallèles qui s’autoalimentent. Comme cela s’est produit avec les procédures qui ont conduit au 41 bis pour Alfredo Cospito : l’échafaudage des opérations de Bialystok et de Sibilla s’est effondré, il n’y avait pas de dirigeants et d’instigateurs… mais le 41 bis est resté.

Je perçois une ironie tragique dans tout cela : les différents inquisiteurs se débattent sans même bien connaître la substance de l’accusation, ils bourrent leurs papiers de faussetés et de contradictions flagrantes, ils arrivent juste au résultat. Rien d’étrange : c’est l’éthique malade de cette époque où le profit meurtrier est sanctifié et la pauvreté criminalisée.

Rome, 19 juin 2023
Anna Beniamino

Traduit de la nemesi

 

Alfredo Cospito : Déclaration à l’audience du 19 juin 2023 à la Cour d’Assises d’Appel de Turin

Déclaration à l’audience du 19 juin 2023 à la Cour d’Assises d’Appel de Turin

Cette déclaration est étroitement liée au procès car elle porte sur le bien-fondé du traitement de sanction qui m’a été infligé. Un traitement punitif qui est inconstitutionnel et qui contredit vos propres lois. Un traitement punitig, le 41 bis, qui dénature le sens même de mon emprisonnement, en m’imposant une censure insensée qui limite mon droit à la défense.

Il est clair pour tout le monde que mon procès a été utilisé comme une sorte de matraque par un parti politique, le « gouvernement », contre un autre parti politique, la soi-disant « opposition ». Mon transfert de dernière minute d’une section à l’autre en prévision de l’arrivée des parlementaires du PD ( opposition, ndt) en est un exemple flagrant. Il montre comment la DAP ( direction de l’administration penitentiaire, ndt) et le 41 bis ont été instrumentalisés à des fins politiques.

Ces faits sont étroitement liés à ce procès parce qu’ils sont le produit de dynamiques politiques passées qui ont conduit à notre poursuite et à notre condamnation disproportionnées pour massacre politique. Me taire maintenant, au seul moment où je peux me défendre, reviendrait à cautionner cette dérive dangereuse et totalitaire. Avant de parler de Fossano et du soi-disant « massacre » (bien qu’il n’y ait pas grand-chose à dire, il suffirait de regarder les images des dégâts causés par la formidable explosion), je dois mentionner pendant deux minutes trois décès, dont deux dont je suis en quelque sorte responsable, le troisième décès, celui de Cosimo, étant survenu au centre clinique de l’Opéra, pavillon 41 bis.

Ce sont toutes des morts liées à mon histoire parce qu’elles sont liées à l’impunité du régime dans lequel j’ai dû me battre et survivre pendant un an pour ne pas succomber. Je ne peux pas me taire, je le dois aux condamnés à mort enfermés dans ce centre clinique, je le dois à ceux que l’on a laissé mourir et à ceux qui, en ce moment, dans la prison de Sassari, se laissent mourir pour faire entendre leur voix. Je le dois à Domenico Porcelli qui fait une grève de la faim depuis quatre mois. À ses côtés, ses enfants et Maria Pintus, son avocate. Il est soutenu par les quelques révolutionnaires anarchistes, communistes et indépendantistes sardes qui luttent contre le 41 bis au prix de la prison et de la répression. Domenico pour l’Etat est un mafioso, donc de la chair à canon indéfendable, pour lui la constitution ne s’applique pas. Pour lui, pas de défilé de politiciens, pas d’attention des médias. J’en suis certain, Domenico ne fera pas la une des journaux, même lorsqu’il sera mort. Comme c’est déjà arrivé à deux pauvres christs qui sont morts l’un après l’autre en grève de la faim à la prison d’Augusta. Et dont je me sens responsable, car influencés par l’acharnement médiatique qui a suivi ma grève, ils ont parié et glissé rapidement vers la mort. Leur mort n’a pas fait de bruit, un silence complice et obscène les a enveloppés. L’un d’eux, citoyen russe, a simplement demandé à être rapatrié. Imaginez ce qui se serait passé si c’était un Italien qui était mort de faim dans une prison russe… les associations humanitaires et les médias en auraient fait leurs choux gras. Au lieu de cela, sa mort est passée inaperçue, l’indifférence a été totale, révélant le visage hypocrite, raciste et impérialiste de l’Occident. Le visage hypocrite de ce même État éthique qui, pour ne pas dévoiler ses anciennes complicités, entretient le spectacle de l’horreur du 41 bis. Un secret de polichinelle qui résiste depuis 30 ans, que personne n’a le courage d’affronter, qui y touche meurt… et qui ne prendra fin, selon la volonté de ceux qui l’ont conçu, que lorsque le dernier témoin de cet accord entre l’État et la mafia sera mort et enterré entre ces murs.

Parfois, je doute que c’est le système lui-même qui veut être raconté, sinon pourquoi me déménager à Opera dans ce que Nordio a eu le courage de décrire comme un établissement médical d’excellence. Un bidonville chaotique et mortel où les vieux et les mourants sont parqués dans la solitude en attendant la mort. Dans cette sous-espèce d’asile, il pleut dans les couloirs, en été on meurt de chaleur, l’air conditionné ne fonctionne pas, en hiver on meurt de froid. Aux fenêtres, les gueules de loup, les cafards, les fourmis, les moustiques se déchaînent et tourmentent les grabataires, les paralysés, les personnes âgées, les mourants, les aveugles.

Entre juin et octobre 2022, dans un centre clinique qui peut « accueillir » 12 personnes, six n’ont pas tenu le coup, n’ont pas survécu. Si vous avez de la chance, quelques jours ou quelques heures avant la mort, vous êtes transféré à l’hôpital où le traitement est plus humain, mais où vous mourrez toujours parmi des étrangers, sans l’affection de vos proches. Tout repose sur les épaules des garçons et des filles qui nettoient et se démènent entre les couches et les médicaments, et des infirmières qui essaient de faire de leur mieux mais qui sont peu nombreuses. Le médecin responsable rejette la responsabilité sur les infirmières et se fait souvent porter pâle, ce qui est assez embarrassant. Bien entendu, s’agissant de détenus dont l’état de santé est précaire et qu’il suffit de négliger un peu plus pour les voir glisser vers la mort, les objections des malades sont rares. Mais quelques détenus intrépides ont protesté et les tribunaux leur ont donné raison, mais en ce qui concerne le 41 bis, un monde à part pour les parias, tout est resté inchangé.

Personne ne devrait mourir isolé dans une cellule, sous l’œil froid d’une caméra qui le filme dans sa chambre 24 heures sur 24. C’est ce qui est arrivé en juin 2022 à Cosimo Di Lauro. Ce détenu est mort de faim, il n’était pas en grève de la faim, il avait simplement arrêté de boire et de manger, selon les témoignages que j’ai entendus, et pas seulement de la part de détenus, « il n’était pas dans son état normal ». Un matin, le gardien l’a trouvé mort, surveillé dans sa cellule par une caméra, son agonie filmée, sans que personne ne lève le petit doigt. Di Lauro n’est jamais allé à l’hôpital, contrairement à moi qui ai été transporté à l’hôpital au moindre signe de maladie, même si sa vie n’était pas en danger immédiat. Cosimo, simple « mafioso » et de surcroît incapable de raisonner et de faire valoir ses droits, a été laissé à l’abandon. Une enquête a été ouverte, des témoignages ont été recueillis, dont celui d’un prisonnier courageux, mais tout a été étouffé, jusqu’à aujourd’hui en tout cas…

Que de choses j’ai vues en un an de 41 bis. Il n’y a pas que les morts qui sont dissimulées, il peut arriver que le 41 bis soit instrumentalisé à d’autres fins. Et cette utilisation « inappropriée » est dissimulée. C’est l’utilisation trop évidente du DAP par le gouvernement pour blâmer la soi-disant « opposition » qui est dissimulée. Je parle du défilé des députés du PD à Sassari et de l’utilisation instrumentale par le gouvernement des informations de la DAP qui me concernaient pour s’en prendre au PD. En clair, le placement stupide de Fratelli d’Italia au Parlement. Il est révélateur de mon transfert, quelques jours avant l’arrivée des députés (dont je suis sûr que le gouvernement était au courant), d’une section « tranquille » où je passais mes journées dans la solitude à une section où, dans la vision déformée du DAP, se trouvaient les « gros » de Sassari, les soi-disant patrons. Qui, d’ailleurs, ont tout fait pour me convaincre d’arrêter la grève, et qui ont ensuite été cloués au pilori dans les médias à cause de moi. Personne ne m’ôtera de la tête que le DAP a été « inspiré » par le gouvernement. Juste après la visite des députés, la section a été démembrée et j’ai été transféré à Opera.

Combien de pièges naïfs m’ont été tendus, qui se sont ensuite régulièrement retournés contre moi. La confiscation des notes de justice transformées en pizzini, l’accusation ridicule d’une alliance entre la mafia et les anarchistes, l’accusation surréaliste d’avoir fait semblant de se mettre en grève.

La conviction que je me suis forgée depuis un an est que le 41 bis n’a pas pour objectif réel de briser le phénomène des organisations criminelles. Mais de bâillonner une génération de mafiosi, que l’Etat a utilisée puis trahie il y a 30 ans. Les enfermer ici jusqu’à ce qu’ils meurent, leur fermer la bouche à jamais, et ce de peur qu’une fois dehors, les sombres secrets de la république ne soient révélés. C’est, comme je l’ai dit, le secret de polichinelle qui se cache derrière l’intouchabilité de ce régime.

Le 41 bis sera levé lorsque le dernier témoin gênant de cette époque sera mort. A condition bien sûr de ne pas l’étendre au reste de ce qu’il est convenu d’appeler la « justice », car la barbarie a tendance à se répandre, et elle peut devenir incontrôlable. Entre la Mafia et l’Etat, beaucoup de similitudes, volonté hégémonique, monopole de la violence, hiérarchie, autoritarisme. Mais une fois sur place, je me suis rendu compte qu’en plus de ces caractéristiques communes indéniables, il y a une sorte de « péché originel » qui a besoin d’un système liberticide comme le 41 bis pour maintenir les morceaux ensemble, sans quoi le système dans son ensemble s’écroulerait. C’est précisément l’intouchabilité du 41 bis, devenu le centre névralgique de tout le système démocratique totalitaire, le vrai visage de la république italienne.

Pour le reste, que dire… rien n’a changé, les photos de mes parents saisies il y a un an ici à Sassari, et rendues avec le tampon de la censure à mon arrivée à Opera, retenues à nouveau à mon arrivée à Sassari. Pas de musique, ma demande d’achat d’un lecteur de CD ayant été rejetée par la direction de la prison. Apparemment, les livres et la musique continuent d’être considérés par la DAP comme quelque chose de subversif, et après tout, ils n’ont pas tort.

Depuis que je suis au 41 bis, je n’ai pas touché un brin d’herbe, un arbre, une fleur, seulement du ciment, des barreaux et la télévision. Au cours des derniers mois, je n’ai pu acheter qu’un seul livre, avec beaucoup de difficultés, et uniquement parce que les médias parlaient de moi. Les parloirs ne se font qu’une fois par mois avec la vitre et la voix métallique de l’interphone. Mes sœurs et mon frère, qui sont les seuls à pouvoir me rendre visite, doivent recouvrir de pansement leurs tatouages et leurs boucles d’oreilles lorsqu’ils arrivent, parce qu’ils pourraient communiquer des messages cryptiques à travers les motifs tatoués.

Cependant, ces griefs deviennent ridicules après ce que j’ai vu au centre clinique d’Opera. J’ai vu de mes propres yeux l’État prétendre appliquer de manière éthique la loi du talion à des personnes âgées et malades, sans défense et à moitié démentes.

Ma demande naïve de livres, de musique, de périodiques anarchistes, scientifiques, historiques, d’une pelouse pour courir et de quelques arbres est devenue risible, presque étouffante. Je m’en rends compte.

Abolissez le 41 bis.

Merci compagnons et compagnonnes.

Toujours pour l’anarchie.

Alfredo Cospito

[En vidéoconférence depuis la prison de Bancali, Sassari, 19 juin 2023]

Traduit de lanemesi

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Ouverture d’une enquête pour les actions des derniers mois en solidarité avec la lutte d’alfredo

Le 17 juin 2023, les carabiniers de Bologne ont notifié à certains compagnons (de Bologne et de Rovereto) l’ouverture d’une enquête par le ROS [Groupe d’opérations spéciales des carabiniers] pour 270 bis et d’autres délits spécifiques liés à la récente mobilisation à Bologne contre le 41 bis et l’emprisonnement à vie en solidarité avec Alfredo en grève de la faim. Six compagnons sont impliqués, mais d’autres inculpé-es sont en cours d’identification.

L’ouverture de l’enquête a été déposée le 13/06/2023 et signée par le procureur antiterroriste Gustapane.

Nous reproduisons ci-dessous le chapitre (a) pour faire connaître le cadre donné par les enquêteurs à cette enquête.

« Crimes de l’article 270 bis du Code Pénal. en ce qu’ils ont organisé une association anarcho-insurrectionnelle visant à commettre des actes de violence dans le but de renverser l’ordre démocratique, structurée de manière non hiérarchique et spontanée, agissant selon le « pacte de soutien mutuel » et par le biais de « campagnes de lutte révolutionnaire » et de « communication de solidarité révolutionnaire ». Des « campagnes de lutte révolutionnaire » et des « communications entre groupes/individus » par le biais d’un « réseau de cellules » opérant au niveau national et international, en s’accordant sur des actions directes menées par l’utilisation de tous les moyens tels que l’essence, les matériaux incendiaires, les engins incendiaires, suivies de communiqués revendiquant l’action et expliquant les raisons de l’attentat. En particulier, dans le cadre de la campagne révolutionnaire de lutte antimilitariste et anti-prison, l’association entend mener des actions directes et/ou des sabotages, tous caractérisés par la « violence politique », dans le but ultime de mettre fin aux politiques menées par les grandes multinationales italiennes, également en raison du récent conflit russo-ukrainien, de la « libération » de toutes les « prisons » et de la « libération » du militant Cospito Alfredo du régime carcéral prévu par l’art. 41 bis de l’O.P. – à Bologne à partir d’avril 2022″.

Les faits examinés concernent l’attaque de répéteurs de télécommunications au cours de l’été 2022, l’interruption de la messe à l’église du Sacré-Cœur de Bologne en novembre 2022, l’occupation d’une grue dans le centre de la ville et la journée de rassemblement concomitante organisée à proximité à la mi-décembre 2022, la tentative d’incendie des véhicules de transport de la société MARR à l’automne 2022 et l’interruption de la circulation sur la Via Emilia en mettant le feu à des poubelles à la fin décembre 2022. Ce dernier est accusé de l’infraction 280 bis (attentat terroriste [acte de terrorisme utilisant des engins meurtriers ou explosifs]). Toutes les infractions contestées sont aggravées par l’article 270 bis, association subversive dans le but de troubler l’ordre démocratique, visant à exercer un chantage sur l’État avec les actions susmentionnées pour obtenir la libération d’Alfredo du 41 bis.

Il était évident dès le départ que la mobilisation en faveur d’Alfredo avait déconcerté les appareils d’État. La répression dévoile aujourd’hui les cartes en envoyant un signal clair à tous les compagnons qui ont exprimé une solidarité active avec Alfredo au cours des derniers mois.

Nous ne savons pas sur quoi débouchera cette enquête, mais nous savons qu’il s’agit d’une enquête de plus qui vise à frapper la solidarité, tout comme nous savons qu’il était et qu’il est toujours juste et nécessaire de soutenir activement Alfredo, Anna, Juan, Zac, Davide et tous les prisonnier-es qui luttent dans les prisons du monde entier.

Notre lutte contre la prison, la guerre et la militarisation sociale qui en résulte ne sera pas arrêtée par cette énième enquête.

Quelques inculpé-es et solidaires

Traduit de lanemesi

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Alfredo Cospito a été retransféré à la prison de Bancali

Le compagnon anarchiste Alfredo Cospito a été retransféré à la prison de Bancali, toujours sous le régime du 41 bis.
Il a été affecté à cette prison le 4 mai 2022, lorsque la ministre de la Justice de l’époque, Marta Cartabia, a décidé de soumettre Alfredo au régime du 41 bis.
À la suite de la grève de la faim entreprise par le compagnon contre l’emprisonnement à vie hostile et le régime 41 bis, il a été transféré au centre clinique de la prison d’Opéra de Milan (avec plusieurs périodes passées dans le service de la prison 41 bis de l’hôpital San Paolo). Aujourd’hui, il a été transféré à nouveau là où il devait être affecté à l’origine, c’est-à-dire à Bancali.

La lecture correcte que nous devons faire de ce transfert n’est donc pas tant la « réalisation du souhait d’Alfredo » par les organes institutionnels compétents (comme s’empressent de l’écrire les journaux) que le fait que de Bancali Alfredo est parti et qu’on l’y a fait revenir, parce qu’il est assigné à cette prison. Aucun sens de l’humanité, mais l’application froide et directe de leurs protocoles.

Traduit de No41bis

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La prison tue.

Deux personnes sont mortes en grève de la faim à la prison 41 bis, l’une en avril et l’autre au début du mois de mai, après trois décès survenus dans des conditions similaires au cours des années précédentes.
Elles sont mortes dans le silence général, ce qui nous empêche également de réfléchir ; les journaux minimisent de manière voilée les principes de notre lutte en faveur d’Alfredo, en utilisant l’arme habituelle de la distraction de masse pour détourner l’attention du problème.
Ils ne s’appelaient pas Alfredo, et nous en prenons douloureusement acte, ce qui nous rappelle que son combat doit être poursuivi ; mais chers scribouillards, béquilles du régime qui vous subventionne, ne feintez pas votre interêt, vous n’avez  aucune légitimité !
Ces tristes morts dans la solitude démontrent pleinement ce qu’est la prison : L’OMERTA AU NOM DE LA LOI !
La même omertà que vous avez essayé de mettre en place lorsque la campagne pour sauver la vie d’Alfredo a commencé, en le rabaissant à la fois comme étant coupable de quelque chose et donc méritant les prisons, et les sympathisants que vous avez appelés terroristes, en élargissant le filet à tous ceux qui ont traité l’affaire (Donzelli docet) ; vous vous plaignez d’un « silence assourdissant » alors que vous avez tenté par tous les moyens de faire taire la lutte d’Alfredo dans les premiers temps et que, lorsque vous n’avez plus pu le faire, vous êtes passé à la dénigrer, pour retourner à l’oubli lorsqu’il est devenu évident que sa détermination n’était pas à vendre ; et combien vous a coûté la victoire juridique que la cour constitutionnelle a dû accepter ?
On peut en déduire pas mal de choses, sachant que vous avez cru bon de ne pas trop vous attarder sur la portée d’un arrêt qui a asphyxié le libre arbitre des organes de justice les plus intransigeants et autoproclamés.
Mais surtout, triste et inutile minus habens, en écrivant que ces morts ne s’appelaient pas Cospito et que tout le monde s’en fichait, vous avez mis en évidence l’intérêt de l’État à ne pas s’en occuper et à garder cachée l’issue du processus carcéral où le détenu ne doit plus être considéré comme un être humain par la communauté.
Et dans votre ignorance aveugle, vous avez aussi souligné l’immense étendue de la solidarité et de la lutte extérieure de solidarité sans laquelle Alfredo n’aurait pas eu de voix, et cela vous l’avez écrit, alors que vous nous traitiez plutôt de terroristes !
Vous avez souligné le silence institutionnel en condamnant les échos d’Alfredo, sans remettre en cause les nombreuses non-réponses des instances responsables qui ont joué avec la vie d’un homme pendant des mois ; Et enfin, fidèle à la ligne du maître, vous n’avez pas manqué l’occasion de comparer la durée de la grève de la faim d’Alfredo au maintien des doutes sur lesquels vous avez passé des mois, dépassant le ridicule, parce que vous ne pouvez tout simplement pas accepter la détermination d’un prisonnier qui a remporté une victoire qui ne pouvait être qu’institutionnelle compte tenu de la dynamique de l’enfermement, qui a annulé de facto toutes les conneries que vous avez colportées, en pillant comme c’est la pratique de votre triste métier.
Merci, vous avez fait comprendre que l’aide la plus utile pour un prisonnier est celle des personnes extérieures qui se mobilisent pour contrer « le silence assourdissant de l’autorité » et, de concert, vous avez illustré la fin ultime de ceux qui sont enterrés vivants : la mort, si possible sans trop de bruit, sinon « la fin est rendue futile ».
Merci, vous avez montré que le problème est réel car la prison tue.
Vous vouliez le martyr mais Alfredo a gâché l’occasion ; vous ne l’avez saisie que lorsque la mort nue a éliminé la contradiction.
Misérables.

Traduit de IlRovescio

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Nouvelles d’Alfredo et date d’appel pour Scripta Manent

Procès Scripta Manent : nouvelle audience d’appel prévue le 19 juin

Vendredi dernier, le 12 mai, la Cour constitutionnelle a terminé la rédaction des motivations avec lesquelles elle a ouvert la possibilité d’un nouveau recours.
La Cour constitutionnelle a rédigé les motivations avec lesquelles elle a ouvert la possibilité d’un nouveau recours.
de reconnaître des circonstances atténuantes à Alfredo, et donc de lui éviter une condamnation à perpétuité.
Suite à cela, immédiatement, ce matin, la nouvelle audience d’appel au tribunal de Turin au cours de laquelle les les juges recalculeront les peines à infliger à Anna et à Alfredo. L’audience est fixée au 19 juin prochain. Nous rappelons que avant la saisine de la Cour constitutionnelle, le ministère public avait demandé de condamner Alfredo à la prison à vie et Anna à 27 ans.

Toujours solidaire des anarchistes emprisonnés
Toujours aux côtés de ceux qui luttent

Traduit d’IlRovescio

Alfredo Cospito a été transféré de l’hôpital San Paolo à la prison de l’Opéra de Milan (3 mai 2023)

Nous apprenons que, le 3 mai, Alfredo Cospito a été transféré de l’hôpital San Paolo à la prison de l’Opéra, de nouveau dans l’unité de soins intensifs (SAI) où il était précédemment incarcéré. Nous vous rappelons que le 19 avril dernier (à la suite de l’audience du 18 à la Cour constitutionnelle), le camarade a interrompu la grève de la faim qu’il avait entamée le 20 octobre et qu’il se trouve actuellement dans une phase délicate de récupération de sa capacité à s’alimenter.

Son adresse est la suivante

Alfredo Cospito
Prison de l’Opéra de Milan
via Camporgnago 40
20141 Milan

Traduit D’IlRovescio

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Hambourg : la flotte de véhicules DHL brûle

[Le 11 mai vers 1h du matin à Hambourg , trois véhicules de l’entreprise de logistique DHL (transporteur notoire de matériel de guerre) ont été volontairement incendiés sur leur parking dans le quartier d’Altona. L’intervention des pompiers a duré près de six heures, notamment parce deux d’entre eux étant électriques, ils n’ont réussi à les éteindre que très graduellement. Voici une traduction du communiqué de cette attaque.]

Vous êtes la crise ! La flotte de véhicules DHL brûle à Hambourg
(traduit de l’allemand de de.indymedia.org, 12 mai 2023)

Dans ce monde, le visage du système d’exploitation n’est parfois visible que si l’on regarde derrière les nombreux logos d’entreprises qui vont et viennent chaque jour sous nos yeux, nous crachent dessus depuis des panneaux publicitaires lumineux ou nous harcèlent de manière insistante sur Internet.

Les entreprises qui se cachent derrière des noms comme Amazon, Tesla, Vattenfall, Deutsche Bahn, Thyssen-Krupp, Telekom, DHL, etc. laissent des traces bien plus visibles dans d’autres régions du monde. La destruction de la nature et la guerre ont transformé cette terre en un champ de bataille, et les hommes et les animaux qui y vivent en des êtres psychologiquement et physiquement malades.

Les analyses qui tentent de saisir ce qui a conduit à la misère actuelle depuis le début de l’ère industrielle ne sont ni abstraites ni farfelues. Elles désignent clairement les acteurs capitalistes comme la cause et le système patriarcal auquel ils s’accrochent comme la racine. Seuls les imbéciles croient encore que la politique réformiste et le capitalisme vert peuvent être des voies acceptables pour sortir de la crise.

Pour nous, il ne suffira jamais de mettre notre petite croix sur un bulletin lors des prochaines élections, ni de consommer ou de s’abstenir d’une manière ou d’une autre. Un autre monde ne peut être possible qu’avec une variété de moyensC’est pourquoi nous avons attaqué une flotte de l’entreprise DHL par le feu dans la nuit du 11 mai. Plusieurs camionnettes et fourgons ont ainsi été livrés aux flammes.

Avec une armada de camions, de camionnettes et une grande escadrille d’avions, DHL est un énorme pollueur générateur de CO2 qui illustre le mode de vie destructeur du système industriel. Même la campagne d’écoblanchiment menée par cette entreprise ne peut tromper que les plus naïfs. Détruisons tout ce que nous pouvons pour freiner la destruction de la planète.

La Deutsche Handels Logistik (DHL) se vante de gérer la logistique du matériel militaire. Le transport d’armes, de munitions, de chars et d’autres équipements militaires reste une activité florissante, surtout à une époque où tant de personnes doivent quitter leur domicile à cause de cette machine à tuer. Après une campagne radicale réussie il y a quelques années, le groupe a certes retiré sa candidature pour un gros contrat avec la Bundeswehr [armée allemande], mais est toujours impliqué dans la logistique militaire dans le monde entierDHL gagne beaucoup d’argent grâce à la misère, mais ils sont évidemment aussi bien intentionnés idéologiquement envers les assassins en uniforme. La gestion de la « Feldpost » [courrier des soldats allemands] n’est certainement pas l’activité la plus lucrative, mais elle est volontiers prise en charge par DHL et Deutsche Post depuis un certain temps. Le partenariat entre DHL et la Bundeswehr, qui doit permettre aux soldats de poursuivre une carrière civile après leur service, en dit également long sur l’orientation de ce groupe.

L’énorme machine de DHL ne fonctionne évidemment pas sans exploitation. Des milliers de travailleurs et travailleuses de diverses entreprises de sous-traitance, qui se précipitent chaque jour dans les cages d’escalier des accros de la commande, font tourner la boutique – toujours avec la menace de licenciement dans le cou. Dans le turbo-capitalisme, pousser les gens jusqu’au burn-out et exploiter leur détresse est un modèle économique. Ceux qui n’ont pas le libre choix de leur travail en raison de stigmates racistes, sexistes ou sociaux sont contraints d’accepter des emplois de merde. Ceux qui ne se laissent pas enfermer dans des emplois de merde se retrouvent dans le système répugnant des agences d’interim. Celui qui ne participe pas non plus à ce système, son assiette reste vide. Des entreprises comme DHL profitent de cette injustice.

Vous êtes la crise ! Nous nous réjouissons des attaques en cours contre les responsables et les profiteurs de la « crise » permanente.
Une pensée pour tous les frustrés et les enragés. Pour tous les exploités et les opprimés.
Ce feu de la solidarité s’adresse également aux rebelles en lutte derrière les barreaux – nous nous réjouissons de la victoire d’étape du compagnon Alfredo Cospito et lui souhaitons beaucoup de courage pour la suite.
En outre : venez à la manifestation du jour X dans le cadre du procès Antifa-Ost à Leipzig !

Hambourg au printemps

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Bancali – 70 compas sous enquête pour les rassemblements devant la prison.

Mot d’ordre : PUNIR L’ANARCHISME et la solidarité

La loi contre les anarchistes / les anarchistes contre la loi

Nous venons d’apprendre que ce matin, 5 mai, pas moins de 70 compagnonnes et compagnons ont été informés non pas du poème plus ou moins connu de Manzoni, mais du rapport de la QUESTURA DI NUORO – D.I.G.O.S, de l’AVIS DE CONCLUSION DES ENQUÊTES PRÉLIMINAIRES ET DES INFORMATIONS DE GARANTIE pour pas moins de 26 charges pénales, relatives aux initiatives tenues du 29 octobre de l’année dernière au 22 janvier de l’année en cours : donc aussi celles des 4 et 27 décembre, et celles des 1er et 15 janvier. Les initiatives ont eu lieu dans la ville de Sassari, et autour de sa « nouvelle structure infernale » de Bancali, en soutien à la lutte contre le règlement 41 bis de la prison et l’hostilité de la peine à laquelle le camarade Alfredo Cospito a commencé avec sa grève de la faim, trouvant la solidarité dans d’autres prisonniers et détenus en Italie et ailleurs.

Les accusations, pour la plupart ridicules – on accuse même des camarades et des camarades qui ont utilisé le micro pendant les initiatives d’avoir … parlé dans le micro – mais pas du tout insignifiantes dans le complexe des projets du pouvoir constitué, désormais bien habitué à appliquer sous les prétextes les plus bizarres des mesures restrictives de toutes sortes visant à geler les activités des anarchistes et des anarchisants. Ils mettent ainsi en évidence la volonté paroxystique des institutions politiques anarchistes et du pouvoir judiciaire de tenter de fermer la bouche de ceux qui ne veulent pas entendre parler des ravages que leur système impose partout.

L’intensification des luttes est la meilleure réponse à leur barbarie.

Anarchistes solidaires dans la colère

Traduit de IlRovescio

Publié dans Brèves | Marqué avec , | Commentaires fermés sur Bancali – 70 compas sous enquête pour les rassemblements devant la prison.

Berne – Generali repeint en solidarité

Berne, 24 avril 2023.

Dans la soirée du mercredi 24 avril, en solidarité avec Alfredo, nous avons décoré de peinture la façade de la compagnie d’assurance Generali. Bien qu’Alfredo ait abandonné sa grève de la faim, nous avons décidé d’attaquer parce qu’il est toujours en prison et que le 41bis existe toujours.

Generali est une compagnie italienne et l’une des pierres angulaires de l’Europe. C’était le 180ème jour de la grève de la faim d’Alfredo, qu’il avait entamée le 20/12/20 pour lutter contre le 41bis. Bien qu’Alfredo ait arrêté sa grève de la faim, nous avons décidé d’attaquer parce qu’il est toujours en prison et que le 41bis existe toujours. Le 41bis est un régime carcéral auquel sont soumis 728 autres prisonniers. Dans le régime 41bis, tout contact physique est interdit, les prisonniers sont surveillés 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 par des caméras et des microphones, ils n’ont pas le droit de choisir des livres et des magazines à lire par eux-mêmes et bien d’autres choses encore. Alfredo a utilisé son corps comme ultime moyen de pression, luttant non seulement pour lui-même, mais aussi contre l’ensemble du régime 41 bis. Sa lutte a déclenché des vagues de mobilisation internationale et mis en lumière le régime 41 bis.

La liberté pour Alfredo

Abolition du 41 bis

Solidarité avec ceux qui se révoltent dans les rues de France

Solidarité avec Monica Caballero et Francisco Solar, qui seront jugés à partir du 19 mai.

Traduit via lucharcontrael41bis de barrikade

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Berlin – incendie solidaire d’une antenne-relais

Pour l’interruption durable du progrès techno-industriel mortifère.

Dans la nuit du 26 au 27 avril, nous avons mis le feu à une antenne-relais dans le quartier de Kaulsdorf à Berlin.

Les flux de données et le réseau de télécommunication sont les nerfs de la domination progressiste. Le résultat de ce capitalisme technologique a été, est et sera toujours l’exploitation et la destruction de toutes les formes de vie. Formuler une simple critique verbale contre cet état de fait ne suffit plus depuis longtemps… Il faut que la merde brûle !

Il existe des infrastructures dispersées dans toute la ville et sa périphérie qui sont relativement faciles à trouver et à accéder, et sont donc vulnérables.

Une pensée à Serge, qui se bat actuellement pour sa vie après que les flics français lui aient tiré une cartouche de gaz lacrymogène dans la gueule.
Côte à côte avec Boris, incarcéré en France pour des actions de sabotage, qui est devenu paraplégique après un incendie dans sa cellule.
Bon rétablissement à Alfredo !
Salutations à Anna et Juan en Italie !

Pour la diffusion de l’action révolutionnaire et destructrice

Traduit par Sans nom de Indy de

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Val Susa : Cables incendiés en solidarité

2023 05 03 autoroute val di susa
ligne haute tension savoie-piossasco et câbles de fibre optique italo-français incendiés
pas de fournisseur d’énergie nucléaire du désastre capitaliste
pas de technocratie numérique
en solidarité avec anna juan boris ivan daivid serge et ceux qui se battent
courage alfredo

Traduit de IlRovescio

Dans la presse :

Turin. Les câbles internet incendiés sur l’autoroute de Fréjus :
des communes isolées pendant des heures

Des camions déviés de l’autoroute Turin-Bardonecchia vers le centre de Suse (Italie). De la fumée, épaisse et noire, sur un long tronçon de l’Autoroute 32. Et des systèmes de communication de données interrompus pendant plusieurs heures à Oulx et à Bardonecchia. Telle est la conséquence de l’incendie d’origine criminelle qui a détruit vers 6h30 les canaux de câbles passant sous un petit viaduc de la commune de Salbertrand, sur l’autoroute Turin-Bardonecchia, dans la matinée du mercredi 3 mai,.

L’origine criminelle ne fait aucun doute, puisque le feu a dévoré à la fois le conduit – dans lequel passe le câble de fibre optique – en direction de la haute vallée, et celui qui traverse le pont dans la direction opposée. En effet, il est peu probable qu’au même moment, de part et d’autre de l’autoroute, les câbles qui transportent le réseau internet en fibre optique à Oulx et Bardonecchia aient pris feu dans les deux sens de manière accidentelle.


En matinée, des enquêteurs de la Digos et de la police scientifique ont mené des investigations. L’incendie aurait été allumé avec un accélérateur. Les auteurs, qui sont arrivés sous le viaduc par des chemins de traverse, ont ensuite rapidement disparu.

[Traduit de la presse italienne (La Stampa/Rai news), 3 mai 2023] par SansNom

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QUELLE INTERNATIONALE ? CETTE INTERNATIONALE !

Réflexions sur la grève de la faim d’Alfredo Cospito contre le 41 bis et l’emprisonnement à vie hostile et la mobilisation internationale de solidarité (20 octobre 2022 – 19 avril 2023).

Le 19 avril, la longue grève de la faim entamée le 20 octobre dernier par le prisonnier anarchiste Alfredo Cospito contre le 41 bis et la perpétuité incompressible s’est achevée après 181 jours.

Au cours de ces six mois, Alfredo a conservé la combativité et la dignité qui l’ont distingué tout au long de sa vie – et en particulier au cours de sa détention – en ouvrant les contradictions au sein de l’appareil de pouvoir, en donnant de la force à l’action révolutionnaire internationale et de la visibilité à la propagande des idéaux antiautoritaires, en utilisant son corps et sa vie même pour dénoncer avec un écho sans précédent la machine d’anéantissement sur laquelle est construit l’appareil politique malfaisant du régime italien.

Pour les anarchistes, la responsabilité est toujours individuelle. Cet aspect distingue historiquement l’anarchisme des autres tendances de la lutte des classes. Un choix aussi radical qu’une grève de la faim totale ne peut jamais être le résultat d’ordres du parti, il n’est pas la fille d’une directive extérieure et n’est pas annulé par les délibérations d’une entité politique qui pèse les résultats de la dispute et, s’ils sont positifs, demande au prisonnier de suspendre la lutte.

Alfredo a voulu donner une valeur collective à son initiative dès le départ, en demandant l’abolition du 41 bis et de l’emprisonnement à perpétuité incompressible pour tous. L’arrêt de la Cour constitutionnelle du 18 avril stipule que pour tous les crimes dont la peine fixe est l’emprisonnement à vie, il sera désormais toujours possible d’appliquer des circonstances atténuantes afin d’éviter l’emprisonnement à vie à l’accusé. Cela ne concernera pas seulement Alfredo Cospito et Anna Beniamino dans le procès Scripta Manent. Ce n’est pas encore l’abolition de la prison à vie, mais c’est au moins l’abolition de la prison à vie obligatoire prévue jusqu’à présent pour certains crimes. Le lendemain, le compagnon décide donc d’interrompre sa grève de la faim.

Au cours de ces six mois, Alfredo a résisté avec constance et obstination aux tentatives de l’assassiner ou de le faire renoncer. Il a résisté aux nombreux refus de la Cour de surveillance de Rome, de la Cour de cassation et du ministre de la justice Nordio concernant sa demande de déclassement du régime 41 bis ; il a résisté à la demande d’emprisonnement à vie du procureur de Turin : il n’a interrompu sa grève de la faim qu’après avoir réussi à obtenir quelque chose de concret sur l’une de ses demandes. Alfredo a beaucoup donné, démontrant la force de l’idéal de liberté qui l’anime dans la lutte ; sa vie est encore en danger et il risque de subir des dommages permanents au cours des longues années de prison qui l’attendent encore.

Nous respectons les choix du compagnon et lui sommes reconnaissants de la force qu’il nous a donnée à tous. Au cours de ces six mois, l’anarchisme international a pu exprimer son énergie et sa radicalité autour de cette affaire. Le mouvement de solidarité, par l’éventail des pratiques déployées, dans les manifestations collectives comme dans les actions individuelles, a constitué un problème d’ordre public en mettant au centre du débat les raisons de cette lutte. En particulier, sur la question du 41 bis, il n’y avait jamais eu autant d’attention sur ce régime infâme d’anéantissement. Jamais la sacralité de l’anti-mafia, dont la critique a toujours été taboue en Italie, et encore plus dans les milieux de gauche, n’avait été autant remise en question. Une plaie ouverte qui, nous en sommes sûrs, continuera à saigner à long terme. Cela ne s’est pas produit grâce à des acrobaties politiques ou communicationnelles, mais sur la vague d’initiatives radicales qui ont été prises.

La décision ignoble prise par le précédent gouvernement d’unité nationale dirigé par Mario Draghi et la ministre de l’époque, Marta Cartabia, d’enfermer un anarchiste dans le 41 bis s’est avérée être un boomerang. Si l’objectif déclaré du 41 bis est d’empêcher la communication avec le monde extérieur, cet objectif a non seulement échoué, mais il a produit exactement le contraire : les écrits d’Alfredo n’ont jamais été aussi connus, la diffusion des idées anarchistes a eu une visibilité sans précédent à l’époque contemporaine. L’avertissement 41 bis n’a pas produit le recul que beaucoup craignaient, il a au contraire provoqué la colère et multiplié les initiatives.

La ligne de fermeté du nouveau gouvernement de droite ne s’est pas accommodée du refus de l’anarchisme de transiger avec la dialectique politique. Sur les décisions stratégiques, de la guerre à l’économie, le gouvernement de Giorgia Meloni est en parfaite continuité avec son prédécesseur. Même dans ce domaine, non seulement il n’a pas su dépasser les erreurs commises par ses prédécesseurs, mais avec sa rhétorique « loi et ordre » typique de l’extrême droite, il a exacerbé le conflit et en a prolongé la durée.

Nous devons répondre à la réaction répressive qui arrive déjà – dénonciations, perquisitions, mesures conservatoires et préventives – en défendant comme un patrimoine collectif l’ensemble des pratiques mises en place ces derniers mois. Nous ressentons comme nôtre chacune des actions qui ont eu lieu dans cette période.

En revanche, nous rejetons avec dégoût toute rhétorique de « solution politique » autour de la grève de la faim d’Alfredo Cospito. Le compagnon n’a pas interrompu sa grève de la faim pour donner la parole à la société civile, ni parce qu’il a réussi à ouvrir un débat démocratique sur le 41 bis. Ceux qui affirment cela ne tiennent pas compte de la nature fondamentalement anti-politique de l’anarchisme. La grève de la faim d’Alfredo a suivi une logique totalement différente et lorsqu’il a pu s’exprimer (comme lors de l’audience de Pérouse le 14 mars), il a dit très clairement que « les seules lueurs que je vois sont les gestes de rébellion de mes frères et sœurs révolutionnaires dans le monde ».

Des tentatives de réconciliation démocratique, même marginales, ont été entreprises ces derniers mois par la racaille qui se rassemble dans le monde du parti radical. L’Association de résistance radicale non violente a offert à Alfredo une présidence d’honneur. Le conseiller régional des radicaux en Lombardie, Michele Usuelli, est allé rendre visite à Alfredo en prison le 1er février et lui a demandé de condamner les actions violentes qui se déroulaient à l’extérieur et d’interrompre sa grève de la faim pour protester contre ces actions. Il s’agit d’une initiative lâche, menée à l’encontre d’un prisonnier qui, en tant que prisonnier 41 bis, est lui-même soumis à la torture de la privation sensorielle, qui est également en grève de la faim depuis plus de trois mois et qui doit en outre supporter la visite de quelqu’un qui prétend être son ami et qui tente de l’entraîner sur la voie de la désolidarisation.

C’est pourquoi la mobilisation des anarchistes et les pratiques conflictuelles qui se sont exprimées ont été si importantes. Ces actions ont maintenu la porte de la politique fermée, elles se sont placées sur un terrain irrémédiable, elles ont réussi à communiquer, non seulement à tant de personnes exploitées, mais aussi à Alfredo lui-même, en faisant savoir au compagnon, à un moment de grande souffrance, qu’il y avait encore des personnes qui portaient haut la bannière du conflit, en l’aidant à résister aux provocations des ennemis et aux tentations des faux amis. Nous devons être fiers de ce qui a été fait.

Malgré tout cela, nous vivons comme une défaite le fait qu’Alfredo reste dans le 41 bis. Cela nous met en colère de penser que notre compagnon est toujours dans ce régime d’anéantissement, peut-être avec des problèmes de santé permanents causés par sa longue grève de la faim. Si cela doit nous inciter à poursuivre la lutte, à faire payer à l’État les contradictions de cette décision, cela présente aussi des dangers.

Le principal danger est de s’engager dans une lutte sans fin sur le terrain spécifique de la prison. Nous avons toujours été et restons sceptiques à l’égard de toute forme de spécialisation anti-prison. Parce que la prison ne peut pas être le centre d’une lutte. Parce qu’au centre se trouvent les raisons pour lesquelles les gens se retrouvent en prison. Ces raisons qui ont conduit Alfredo en prison et pour lesquelles il risque la perpétuité sont plus que jamais d’actualité : exploitation, racisme, impérialisme, nucléaire.

Alfredo a fini au 41 bis parce qu’ensuite, une fois en prison, il a continué à contribuer au débat, à communiquer son élan révolutionnaire au monde extérieur. Avec Alfredo, ces dernières années, nous nous sommes posé une question : quelle internationale ? Si nous voulons éviter la voie qui nous mène simultanément à la troisième guerre mondiale et à la catastrophe climatique, le moment est venu de répondre d’urgence à cette question. Le mouvement qui s’est développé au cours des six derniers mois nous donne sans doute une indication. C’est notre internationale.

Anarchistes à Foligno
3 mai 2023

Traduit de la nemesi

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Lyon – Le commissariat municipal vandalisé pour S. et toustes les autres

Dans la nuit du 2 au 3 mai nous avons vandalisé le commissariat municipal du 8eme arrdsmt de Lyon dans la rue Maryse Bastié. On a voulu participer à l’appel des camarades du S a zbeuler la semaine du 1er mai. Avec cette action on montre notre soutien a S et a toustes celles et ceux qui se battent contre la police et l’état.

Dans les quartiers, les mouvements sociaux, a Mayotte et a Sainte Soline la police nous mutile, nous attaque, nous blesse et nous tue. S comme tant d’autres a subi cette répression.

L’état et le capital nous envoie leur police et leur armée pour défendre leurs intérêts et leurs privilèges. Ils sont prêt a tuer pour maintenir leur domination.

A Sainte Soline, l’état nous a fait la guerre avec une violence militaire inouïe pour défendre un trou utile a quelques grands propriétaires de l’agrobuisness. Alors qu’en face S et les autres étaient venus lutter pour un monde meilleur pour toustes.

Contrairement à ce que dit la préfète du Rhone. La violence qu’a subi S ou les personnes qui ont perdu un œil ou une main a Nantes ce lundi montre que ce sont bien eux les assassins potentiels.

Ce 1er mai nous étions fortes et solidaires, continuons a l’être pour S et les autres.

Cette action en soutien a S, Ivan , Boris, Alfredo et toustes les personnes blessées et emprisonnées.

Des individu-e-s à risques.

Trouvé sur IAATA

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Mise à jour de l’état de santé d’Alfredo après la fin de la grève de la faim

Alfredo recommence à manger (même si c’est plus lentement qu’il ne le voudrait, heh ! heh !), il réintroduit petit à petit les pâtes et les aliments solides, en suivant les suggestions de la diététicienne.

Les valeurs globales sont assez bonnes. Il semble y avoir une légère amélioration de l’état de son pied qu’il avait perdu, mais pour l’instant, selon les médecins, il n’est pas possible d’avancer un pronostic, en tout cas il marche un peu mieux.

Il se trouve toujours dans l’unité pénitentiaire du San Paolo, impatient de quitter l’hôpital, car pour l’instant il ne peut même pas utiliser son temps de promenade et ne quitte pratiquement jamais sa chambre/cellule, qui est elle même privée de lumière naturelle ; les médecins, cependant, disent qu’il devrait y rester au moins une semaine de plus. Son humeur est bonne, bref, il se rétablit.

Il continuera à recevoir la visite de son avocat et de son médecin, des mises à jour suivront donc.

Il ne reçoit pratiquement pas de courrier, mais nous exhortons tout le monde à soumettre les censeurs aux lettres et télégrammes de toute façon, qu’ils gagnent leur sale salaire ! Nous vous rappelons que pour lui écrire, l’adresse de l’Opéra s’applique même s’il est à l’hôpital :

Alfredo Cospito
Maison de réclusion de Milan Opéra
via Camporgnago 40
20141 Milan

Traduit de LaNemesi

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Leipzig : Attaque contre l’industrie pénitentiaire – véhicules de Spie brûlés

En solidarité avec toutes les personnes qui luttent en prison ou dans les rues, nous avons mis le feu ce soir à une voiture de l’entreprise de construction de prisons Spie. Il s’agit d’une contribution pratique aux Journées anarchistes de Leipzig. Rien n’exprime mieux notre hostilité à la domination qu’une de ses machines en feu.

Nous relions notre action à la proposition des Cellules d’Action Directe d’attaquer internationalement des cibles « qui existent partout » } Spie est une entreprise importante qui, par exemple, a participé à la construction de la prison de Leuze (Belgique). Depuis des années, une lutte intense est menée contre l’industrie pénitentiaire. Il existe une liste noire des entreprises dont les moyens de production sont visés. Les dirigeants reçoivent également des visites à domicile.

Spie fait également partie de l’industrie nucléaire. Cette lutte est également menée de manière intensive, dans le but d’empêcher la poursuite de cette économie déplorable. Les incendies criminels de voitures peuvent également avoir un effet sur les masses. Les incendies volontaires de véhicules sont un moyen qui peut être utilisé facilement et fréquemment dans les villes.

La même lutte a lieu dans les forêts. Que ce soit à Hambi, à Lützerath, à Atlanta ou à Saint-Soline. La lutte contre l’approvisionnement énergétique capitaliste, les infrastructures de transport et les prisons est dirigée contre l’État et ses entreprises, qui considèrent la nature comme une marchandise à détruire ou à exploiter. Les partisans risquent leur vie et leur liberté en détruisant et en sabotant ces projets de construction. Ceux qui finissent en prison s’y retrouvent avec les mêmes entreprises qui ne manquent pas une occasion de soumettre, si possible, toute la société au contrôle, à l’exploitation et à la peur. Mais si nous n’avons pas peur, ils ne réussiront pas. Les prisonniers qui luttent encore en prison sont donc le plus grand danger pour cette société et un moteur important de notre lutte.

Nos pensées vont à

Serge, Tort et tous les autres que la police tente de tuer,
les deux Berlinois qui attendent leur procès pour l’incendie d’une infrastructure ferroviaire,
les nombreux amis kurdes et indigènes emprisonnés,
les grévistes de la faim dans les prisons grecques et italiennes,
les victimes de la répression à Connewitz et à Iéna
et tous ceux qui entretiennent le feu de la lutte.

Traduit de Indyde via lucharcontrael41bis

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Rimini : Incendie de deux voitures de la police ferroviaire

Le 20/04/23, vers 5 heures du matin, de petits objets incendiaires ont été placés dans le but de mettre le feu à deux voitures de la police ferroviaire garées dans la gare de Rimini.

Avec cette attaque, nous voulons réitérer que l’action directe sans médiation contre l’État et le capital est possible et nécessaire.

Le choix a été fait d’attaquer par le feu la police ferroviaire, misérable appendice de la police d’État, chargée de la tâche infâme de veiller à la sécurité des chemins de fer. Leur rôle de gardiens des soi-disant frontières de l’Etat était une raison de plus pour leur rendre visite sur le pas de leur porte. En effet, la surveillance constante que la police ferroviaire exerce sur les « présumés » sans-papiers constitue un sérieux obstacle pour ceux qui veulent circuler librement.

Un chaleureux salut complice à ceux qui ont incendié un fourgon de police à La Paz, en Bolivie, alors que la revendication de l’attaque indique « que tous les efforts de la lutte anarchiste continuent à vivre ».

Cette action est en solidarité avec Monica et Francisco, qui seront bientôt jugés pour plusieurs attentats à l’explosif à Santiago du Chili. Au compagnon Alfredo Cospito, qui a récemment interrompu une grève de la faim de six mois contre 41 bis et un emprisonnement hostile. Allez compagnon, la lutte continue.

A Anna, Juan, Aldo, Lucas, Ivan, Zac et à  tou-te-s les prisonnier-e-s anarchistes et révolutionnaires enfermé-es dans les prisons du monde entier.

Une pensée en solidarité avec Nadia Desdemona Lioce, Roberto Morandi et Marco Mezzasalma, soumis au régime 41 bis depuis 17 ans.

Pour la libération totale de l’existant
Mort à l’Etat,
pour l’anarchie

Traduit de la nemesi

Incendio auto polizia polfer stazione rimini rn 2023

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Berlin : incendie d’un véhicule de chantier de Hentschke Bau GmbH

Berlin, 24 avril 2023.

Dans la nuit de mardi à mercredi, nous avons placé des engins incendiaires sur un véhicule de chantier de la société Hentschke Bau GmbH à Berlin-Adlershof. Il y a quelques années, des compagnons ont revendiqué plusieurs attaques contre les infrastructures de cette entreprise, qui était complice de la construction de la prison de Zwickau. L’entreprise a également brûlé parce que son propriétaire, Jörg Drews, se sent partie prenante du parti fasciste AfD.

L’idéologie dominante prétend qu’il est nécessaire de maintenir les gens dans une peur constante afin qu’ils ne se rebellent pas contre l’oppression patriarcale et coloniale et qu’ils se joignent docilement à la routine capitaliste afin qu’ils puissent finalement être façonnés et normalisés. Beaucoup plus encourageants sont les signes de ceux qui, même au moment de l’isolement quasi-total, affrontent la peur et ne se taisent pas dans leur lutte pour un monde de solidarité, de soutien mutuel et d’auto-organisation. C’est ce qui ressort des paroles du prisonnier italien Alfredo Cospito, qui a entamé une grève de la faim depuis plus de six mois, en octobre de l’année dernière, pour lutter contre le régime 41 bis qui lui a été imposé :

« Je ne peux pas vivre dans un régime inhumain comme le 41 bis, où je ne peux pas lire librement ce que je veux, des livres, des journaux, des journaux anarchistes, des revues d’art et de science, ainsi que de la littérature et de l’histoire. La seule possibilité pour moi d’en sortir est de renoncer à mon anarchie et de vendre quelqu’un pour prendre ma place. Un régime où je ne peux avoir aucun contact humain, où je ne peux même pas voir ou prendre une poignée d’herbe ou serrer un être cher dans mes bras. Un régime où les photos de vos parents sont séquestrées. Enterré vivant dans une tombe dans un lieu de mort. Je poursuivrai ma lutte jusqu’aux conséquences extrêmes, non pas pour une « commission », mais parce que ce n’est pas la vie ».

La grève de la faim est terminée et nous sommes heureux de savoir Alfredo en vie, mais cela ne signifie pas que nous arrêtons de nous battre contre la société carcérale. Au contraire, sa lutte pour la dignité, ainsi que les nombreuses attaques dans lesquelles les mêmes camarades ont risqué leur liberté, ont écrit des mots de solidarité, reliant ainsi le monde entier, nous ont inspirés. Avec la force libérée par la grève de la faim, nous continuons à attaquer tout ce qui incarne le monde de l’emprisonnement et de la punition.

Ils emprisonneront également ceux qui sont convoqués depuis plus d’un an et demi devant la Haute Cour régionale de Dresde dans le cadre du procès dit « Atifa-Ost ». Alors que Lina est en détention depuis novembre 2020, un verdict est attendu dans les prochains mois, qui pourrait conduire à l’emprisonnement de trois autres accusés. Les actes reprochés s’inscrivent dans la continuité antifasciste consistant à empêcher les fascistes et les néonazis d’investir les espaces et à combattre leurs idéologies anti-vie à tout moment. Face à l’intensification des conditions fascistes dans de nombreux endroits – que ce soit à travers le gouvernement Meloni (Fratelli d’Italia) en Italie ou la collaboration continue des autorités allemandes dans l’armement et le maintien des réseaux de droite, avec la lutte simultanée de l’État contre les structures anarchistes et antifascistes – la destruction de la propriété de l’une de leurs entreprises n’est qu’une petite contribution de notre part à cette lutte.

Même si nous critiquons le fait que la violence nécessaire dans ce sens n’ait pas été ouvertement défendue au cours du procès, ou que les défis auxquels ce recours à la violence nous confronte en termes de pensée patriarcale et militarisée doivent être examinés plus avant, cela ne change rien à notre attitude de solidarité. Nous pensons à tous ceux qui, dans le contexte du procès « Antifa Ost », sont confrontés non seulement à l’impitoyable répression en tant qu’exemple de mouvement antifasciste, mais aussi à la double trahison de ceux qui sont assis sur le banc des accusés à Dresde, ceux qui sont affectés par la violence sexuelle et pas seulement : nous vous souhaitons du courage, nous vous envoyons de la force et nous espérons que cela ne vous réduira pas au silence.

En solidarité avec Alfredo Cospito, toujours pour l’anarchie.

Une accolade aux deux camarades dont le voyage vers Adlershof s’est terminé à Gesa il y a 2 mois – vous n’êtes pas seuls.

Liberté pour tous les prisonniers !

Traduit de indymedia.de via lucharcontrael41bis

 

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Rome – Engin explosif contre une caserne de l’armée de l’air

Dans la nuit du 22 avril, nous avons placé un engin explosif près de Forte Appio, à Rome, l’un des repaires de l’armée de l’air. Nous célébrons ainsi le 100e anniversaire de sa naissance. Un petit rappel pour ceux qui sèment la guerre et la misère partout dans le monde. Banques, politiciens, militaires, scientifiques… ce sont des ordures et à ce titre il faut les exterminer. N’oublions pas les massacres en mer et dans les prisons comme lorsqu’en mars 2020 l’état a réprimé dans le sang la juste révolte des prisonniers, tuant 14 d’entre eux.

Force et amour pour le camarade Serge, qui est entre la vie et la mort après avoir été touché par la police française.
Solidarité avec Alfredo, Juan, Anna et tous ceux qui ne baissent pas la tête.
Pour la diffusion de l’action révolutionnaire, violente et destructrice.

Cercle d’action « 8 mars »

Traduit d’IlRovescio

 

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ACTIONS CONTRE LE 41BIS À PARIS, LE 20/04/23

À l’occasion du festival « italissimo » à Paris, une vingtaine de personnes sont allées perturber deux conférences. À la Sorbonne puis à la maison de la poésie, une banderole a été déployée et un tract lu et distribué au public, interrompant les conférences en cours.

LES PASSIONS ITALIENNES POUR L’ENFERMEMENT ET LA TORTURE

Ah, la culture italienne, on l’aime tellement. Tout le monde est ici pour la célébrer : la littérature, la poésie, le cinéma, la cuisine… Dommage qu’on ne parle pas d’une des autre grande passion italienne (mais pas que) : la passion pour l’enfermement et la torture. Vu qu’on l’a pas trouvée dans le programme du festival, on s’est invité.es aujourd’hui pour en parler un peu/dire deux mots.

L’état italien enferme actuellement plus de 700 personnes dans un régime pénitentiaire particulièrement dégueulasse : le 41 bis. Au nom de la lutte contre la mafia et contre la subversion, les prisonniers et prisonnières au 41 bis doivent rester dans des cellules individuelles 22 heures sur 24 et ont droit à un seul parloir par mois d’une heure. Presque impossible de recevoir des couriers, de la bouffe, pas même de livres.

C’est une prison dans la prison. C’est une torture d’état à la sauce démocratique.

Comme c’est « pour les mafieux et les terroristes », de l’existence du 41 bis tout le monde s’en foutait. Mais le 20 octobre 2022, un prisonnier au 41 bis s’est mis en grève de la faim. On parle d’Alfredo Cospito, un prisonnier anarchiste qui a décidé de lutter contre cette torture. Il a décidé de lutter avec toutes ses forces et d’aller jusqu’au bout, au prix de sa vie si nécessaire et il en est actuellement à plus de 180 jours*, alternant des passages entre l’hôpital et le 41 bis dont on lui refuse la sortie, à tous les niveaux de l’Etat.

Alors depuis octobre, on a vu des manifs, des actions et des mobilisations contre le 41 bis et en soutien à Alfedo, en italie et dans le monde. Maintenant que sa vie est gravement en danger après presque six mois sans manger, on est venu.es ici aujourd’hui pour rappeler que derrière cette belle façade cultivée et savante, l’état italien et ses répresentants continuent à torturer et à tuer.

Mais l’on est pas dupe avec ou sans le 41 bis, auquel l’Etat italien n’a pas l’air de vouloir renoncer, il a d’autres moyens d’isoler en prison. Et parfois jusqu’à la mort avec les condamnations à perpétuité, ce que vit aussi Alfredo Cospito condamné à perpétuité. En France aussi, l’état enferme dans des régimes d’isolement comme l’a rappelé une grève de la faim de libre flot l’année dernière.

FUORI ALFREDO DAL 41 BIS
FUORI TUTTI E TUTTE DAL 41 BIS
FUORI TUTTI TUTTE DALLE GALERE

* À l’oral il a été dit qu’il avait arrêté sa grève de la faim [note pour internet]

On a pu voir que le théâtre de l’odéon accueillant lui aussi le festival a vu une inscription fleurir sur ses colonnes.

La veille, la cour constitutionnelle s’est prononcée contre l’automaticité de la perpetuité incompréssible pour massacre d’état, ouvrant la voie à une autre condamnation l’encontre d’Alfredo Cospito et d’Anna Beniamino, co-inculpé-es dans le cadre de l’affaire Scripta Manent. La fin de la grève de la faim d’Alfredo n’arrêtera pas notre solidarité alors qu’il est toujours enfermé en 41 bis, la lutte contre ce régime d’isolement continue !

FUOCO ALLE GALERE
FUORI TUTTX DAL 41BIS

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Publié dans Brèves | Marqué avec , , , | Commentaires fermés sur ACTIONS CONTRE LE 41BIS À PARIS, LE 20/04/23

Alfredo arrête sa grève de la faim

Après presque 6 mois de grève de la faim, Alfredo Cospito annonce arrêter sa grève de la faim. Sa décision fait suite, hier, à la décision de la Cour constitutionnelle d’accepter de reconnaître les circonstances atténuantes pour l’attaque à l’école de carabiniers dont il est accusé et pour laquelle il risquait la perpétuité incompressible. La fin de la perpétuité incompressible, pas seulement pour lui mais pour tou·te·s les prisionnier·e·s était une des deux revendications qui motivaient sa grève de la faim. Alfredo a retrouvé hier un espoir de ne pas être condamné à mourir en prison et de retrouver un jour la liberté. Son jeûne prolongé ne sera pas sans conséquence sur sa santé à long terme et nous savons déjà qu’il a perdu la sensibilité d’un de ses pied.
La seconde revendication concernait l’isolement 41 bis, elle a trouvé un fort écho international et provoqué une vive solidarité. Cette lutte n’est pas finie, Alfredo, comme des centaines d’autres prisionnier·e·s reste soumis à ce régime de torture.
Continuons d’apporter notre solidarité à Alfredo et à lutter contre l’isolement 41bis et contre toutes les prisons !

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Paris, 17/04, Le théâtre de l’odéon taggué contre le 41bis

À la veille du rendu de la cour constitutionnelle et pour bien inaugurer le festival italissimo, des tags contre le 41bis sont apparus sur le théâtre de l’odéon.

La culture italienne s’affiche à Paris, quelques individus ont trouvé pertinent de souligner que c’est plutôt par la torture que l’état italien se fait remarquer.

FEU AUX PRISONS/ LIBERX TUTTX

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