Ces derniers temps, l’État, en plus d’aggraver les conditions de misère générale et d’intensifier la répression, exacerbe la fracture sociale, faisant de la survie un luxe. Elle tente d’imposer un contrôle total sur tous les aspects de nos vies, renforçant ainsi sa politique de contre-insurrection. L’un des groupes sociaux sur lesquels les différentes formes de contrôle sont le plus expérimentées est celui des prisonniers. Considérés comme marginaux et stigmatisés par le reste de la société, ils sont devenus un terrain fertile pour les politiques d’État les plus dures.
Le 28/10, le nouveau code pénal a été approuvé, qui prévoit, entre autres, le durcissement des conditions d’accès aux congés et à la libération conditionnelle, le durcissement des procédures disciplinaires et l’allongement des peines de prison pour les personnes accusées de faire partie d’organisations considérées comme » criminelles ou terroristes « , la réintroduction des prisons de type C en tant que « prisons de sécurité maximale » et l’interdiction du transfert vers les prisons rurales (établissements pénitentiaires soumis à un régime moins restrictif, auxquels les détenus de longue durée* ont accès). Cela n’aggrave pas seulement le régime d’exclusion auquel sont soumis les prisonniers politiques, mais l’étend également à d’autres catégories d’infractions, augmentant ainsi la durée de détention de ceux qui entrent dans ces catégories. Immédiatement après l’adoption de la loi, des mobilisations ont commencé dans les prisons grecques, auxquelles ont participé de nombreux prisonniers politiques et personnes faisant l’objet de poursuites pénales.
Thanos Chatziangelou a participé activement à ces mobilisations, et a été immédiatement pris pour cible par l’Etat, qui l’a transféré à la prison de Nigrita le 19/12/12, comme ce fut le cas quelques jours plus tard pour Kostas Dimalexis, transféré à la prison de Trikala. Le but de ces transferts est de retirer les militants, qui n’ont jamais cessé de se battre et de s’opposer à leurs oppresseurs, des communautés de lutte auxquelles ils participaient et qu’ils avaient créées. La réponse de Thanos a été immédiate : il a entamé une grève de la faim et de la soif le 19/12/12 pour demander une explication des raisons de son transfert et exiger son retour à la prison de Korydallos.
Par ce choix, Thanos utilise son corps et sa vie comme une tranchée face aux méthodes répressives de l’État, mettant ainsi à mal le régime d’exception auquel il est soumis.
Mais l’État, quant à lui, reste intransigeant et impitoyable envers les opprimés et ceux qui s’opposent à ses politiques. Elle choisit souvent d’endosser le rôle de meurtrier, que ce soit par le refoulement des migrants aux frontières terrestres et maritimes, par les accidents du travail, par le démantèlement de la santé publique et, plus récemment, par le meurtre de sang-froid de Kostas Fragoulis, 16 ans, par des racailles en uniforme du DIAS. Tout cela est soutenu, tant par le pouvoir judiciaire que par les médias, par un mécanisme de collecte et de déformation de l’information, ce qui entraîne une apathie sociale et une légitimation de ces événements par la population.
Dans le cas de Thanos, l’État a choisi la politique de l’extermination, puisqu’il en est à son 17e jour de grève de la faim et de la soif, et que sa santé est dans un état critique, sans aucune évolution concernant ses revendications. Parallèlement, depuis le 31 décembre, un ordre écrit du procureur de la République nous autorise à procéder à l’alimentation et à l’hydratation forcées de notre camarade, s’il tombe dans le coma, tentant ainsi violemment de mettre fin à la lutte qu’il a choisie en toute autonomie et violant son choix et son autodétermination. Le gavage est une torture, également reconnue par les institutions européennes pourries, et peut causer de graves dommages physiques et mentaux. Cependant, jusqu’à présent, à toutes les tentatives d’hydratation et d’alimentation forcées qui ont été faites, Thanos a vigoureusement résisté, démontrant une fois de plus son attitude intransigeante et son engagement dans son combat choisi.
En signe minimum de solidarité, le matin du 4/1, nous avons attaqué les vitrines de 4 magasins en les martelant (Eurobank, Attica Bank, Vicko, Bioiatric) à l’intersection des rues Lagada et Stratou.
VICTOIRE DE LA LUTTE DU PRISONNIER ANARCHISTE EN GRÈVE DE LA FAIM ET DE LA SOIF THANOS CHATZIANGELOU
L’ALIMENTATION FORCÉE EST UNE TORTURE
FORCE À TOUS LES AUTRES COMPAGNONS EN GRÈVE DE LA FAIM EN SOLIDARITÉ G. MICHAILIDIS, K. DIMALEXIS, I. RODOPULOS
SOLIDARITÉ AVEC LES 11 COMBATTANTS TURQUES EN GRÈVE DE LA FAIM
FORCE AU PRISONNIER ANARCHISTE EN GREVE DE LA FAIM ALFREDO COSPITO
VICTOIRE DE LA LUTTE DES PRISONNIERS CONTRE LE NOUVEAU CODE PENAL
QUE TOUTES LES PRISONS ET LES CELLULES SOIENT INCENDIÉES
Anarchistes
Traduit d’inferno Urbano