LA PEUR CHANGE DE CAMP
Dans la nuit du jeudi 12 au vendredi 1er janvier, nous avons organisé et mené une embuscade contre des policiers du groupe DIAS [police à moto] dans le quartier de Zografou. La façon dont l’embuscade a été mise en place et l’intensité de l’attaque que nous avons menée, ont entraîné la blessure grave d’un policier et la destruction totale d’une moto – seule celle-ci est arrivée sur les lieux – de ce groupe particulier. La grande puissance de feu utilisée était proportionnelle à l’impunité de ce groupe, qui compte déjà 2 Roms assassinés au cours des 16 derniers mois et des dizaines d’incidents d' »arbitraire policier ». Il s’agissait d’une réponse puissante au crescendo de la répression policière orchestrée par le gouvernement de la Nouvelle Démocratie, qui a donné carte blanche aux forces de police pour battre, torturer et tirer de sang-froid, sachant qu’aucun d’entre eux ne sera puni et que leurs crimes seront couverts par les mensonges des journalistes, l’impunité de la justice bourgeoise et la couverture des dirigeants politiques.
Nous disons aux flics dans les rangs et à leurs supérieurs : Pour la violence gratuite que vous avez utilisée, nous vous punirons de nos propres mains. Les cris de désespoir de votre collègue sont la preuve de votre faiblesse face aux forces organisées de la violence révolutionnaire. Panique, douleur, peur, insécurité, telles sont les émotions que nous vous avons offertes lors de l’embuscade contre vous. Tirez-en les conclusions qui s’imposent car votre sentiment de toute-puissance s’est terminé avec fracas dans une impasse à Zografou. Par cette action, nous voulons faire passer le message qu’avec de l’organisation, de la planification et de la discipline, nous pouvons frapper les forces de répression en provoquant la peur et des coûts matériels tant sur le matériel animé qu’inanimé.
La doctrine de la loi et de l’ordre que le gouvernement de la Nouvelle Démocratie applique depuis le premier moment de son élection a laissé derrière elle des morts, des blessés, des tortures et des viols. L’impunité constante des flics n’est pas un fait accidentel mais l’essence même de cette doctrine. Le dernier maillon d’une énorme chaîne d’incidents est l’exécution de sang-froid de Kostas Fragoulis, un Rom de 16 ans, parce qu’il a « osé » ne pas payer 20 euros pour de l’essence.
L’État envoie le message suivant à ses prétoriens sur tous les tons possibles : Vous pouvez exécuter des civils non armés, frapper qui vous voulez, torturer et violer à l’intérieur des commissariat ; il y aura ces mécanismes qui veilleront à ce que vous obteniez l’huile. Ce message a été reçu par les forces de police, dont la démoralisation a dépassé toutes les limites. La question est de savoir quand nous le recevrons aussi. S’attaquer aux porcs de la police dans la conjoncture actuelle est une question existentielle pour la lutte elle-même. Si la peur qu’ils sèment l’emporte, alors nous serons vaincus pour de bon. Si la peur change de camp, alors nous deviendrons leurs chasseurs.
Les marionnettes qui composent la police grecque ne sont pas invulnérables, elles ont des familles, des maisons, des véhicules, des hobbies. Ce qui manque, c’est la volonté de les traquer et d’organiser un acte de vengeance à leur encontre. Parce que c’est la seule façon de briser en pratique la culture de la décadence où les responsabilités, les coûts personnels, les conséquences, sont enterrés sous des mots creux, un activisme inefficace, une frivolité académique. La guerre révolutionnaire n’est pas une représentation théâtrale, et elle ne survit pas non plus dans la misère des cycles d’inaction. Au contraire, en tant que processus vivant, elle se développera dans les tensions, les passions, l’inverse des instincts que la société capitaliste cultive en nous. Il se développera lorsque la pensée politique développera une position critique, verra le monde qui l’entoure d’un œil clair, brisera les lunettes de l’idéologie qui obscurcissent sa vision. Lorsqu’elle se rendra compte de sa véritable ampleur et avancera d’un pas que son assise lui permettra de renforcer dans l’enclume de la pratique révolutionnaire.
Revenons donc à l’essentiel : les choses dans le domaine de la répression policière sont simples, les faits sont sur la table, quiconque est intéressé les observe et prend position. Pour notre part, avec nos forces limitées, nous avons fait comprendre qu’aucun meurtre d’État ne restera sans réponse. Que la tentative d’annihiler toute forme de résistance, la futilité et l’enracinement de la peur dans nos âmes et nos esprits ne deviendront pas une réalité. Compagnons, attention, l’attaque contre la doctrine de la loi et de l’ordre, toujours et surtout maintenant que nous entrons dans une période électorale, multiplie notre élan politique et déconstruit l’un des principaux agendas du gouvernement. Avec la planification, la croyance, la détermination, nos actions seront nos meilleurs juges.
Force et solidarité au gréviste de la faim anarchiste Alfredo Cospito qui lutte contre la torture du régime d’isolement de 41 BIS.
Force au membre emprisonné de l’organisation Anarchist Action Thanos Chatziangelou.
Solidarité avec tous les prisonniers politiques dans le monde
Solidarité aux luttes des prisonniers contre le nouveau code pénitentiaire
Cellule de vengeance Kostas Fragoulis
Traduit de Abolition Media