[MaJ] Jour de manif dans toute l’italie : « 41 bis c’est de la torture »

Rassemblement devant la prison d’opera

Samedi 4 février, des centaines de personnes se sont rassemblées devant les murs de la prison d’opéra pour manifester leur solidarité avec Alfredo, en grève de la faim depuis le 20 octobre, et tous les détenus. Dès le début, la foule de journalistes a semblé étouffante et inacceptable pour les participant-es du rassemblement, qui ont réussi à les éloigner en les maltraitant et en accrochant de nombreuses banderoles autour d’eux.


Pendant plus de deux heures, il y a eu des chants et des discours pour saluer Alfredo et tous les détenus. Ils ont rappelé les violences subies par les détenus d’Opera après le soulèvement de mars 2020 suite au Covid, ils ont rappelé le rôle meurtrier de l’Etat qui, aux mains de ses gardiens, a tué 14 personnes parmi les différentes prisons italiennes pendant ces jours de révolte.

Un grand groupe de compagnon-nes a alors décidé de porter leurs voix le long du périmètre des murs de la prison jusqu’aux différentes ailes.  Une battitura ( bordel en tapant avec des objets, ndt) sur les grilles extérieures de la prison s’est transformé en jets de pierres et de terre en direction des flics alignés de l’autre côté ; les policiers ont répondu en renvoyant les pierres et quelques bouteilles et les journalistes qui les accompagnaient ont décidé de prendre leurs jambes a leur cou.
L’état d’Alfredo s’aggravant, les médecins ont annoncé que la possibilité d’un transfert à l’hôpital San Paolo de Milan devenait de plus en plus concrète. Nous continuons à être aux côtés d’Alfredo dans la rue contre 41 bis et la prison à vie. Pour un monde sans prison.

Une autre note sur hier. Les voitures de certains compagnon-nes ont été forcées pendant le rassemblement, avec des effets personnels volés. Ce n’est pas la première fois que la police profite de situations de rassemblement pour ouvrir des voitures et prendre ce qui l’intéresse. C’était déjà arrivé à un rassemblement au CPR ( CRA, ndt) de Milan il y a quelques années. Nous devrions nous dire collectivement à partir de maintenant d’être plus vigilant-es dans ces situations pour empêcher les merdes en uniforme de faire leurs affaires avec nos affaires.

Nous souhaitons également réfléchir au fait que certaines individualités ont pris l’espace à l’intérieur du rassemblement pour parler aux journalistes en publiant des déclarations ; loin de nous l’idée de limiter la liberté de chacun de communiquer avec ces personnages douteux mais, comme décrit ci-dessus, le contexte d’hier avait clairement manifesté qu’ils ne voulaient pas avoir affaire à eux étant donné les récits absurdes qui sortent ces jours-ci des journaux à propos d’Alfredo, des anarchistes et de toute personne exprimant sa solidarité avec la lutte contre le 41 bis et la prison à vie.

Pas un pas en arrière face à l’emprisonnement à vie et au 41 bis.
Avec Alfredo et tous les prisonniers et prisonnières

LIBERTÉ

FEU AUX PRISONS

Traduit de galipettes milano

AU CÔTÉ D’ALFREDO, CONTRE 41bis ET LA PERPETUITE

2 000 personnes sont descendues dans les rues de Rome pour crier « Libérez Alfredo, pas de condamnation à perpétuité, pas de 41 bis ».

Alors que les nouvelles en provenance de la prison d’opéra sont de plus en plus inquiétantes et que le gouvernement se lave les mains de ses responsabilités, la journée d’hier a été une journée importante de lutte dans de nombreuses villes.

A Rome, de la Piazza Vittorio au Largo Preneste, malgré le climat de criminalisation construit par les journaux et la préfecture, un cortège déterminé et participatif a porté la lutte aux côtés d’Alfredo, contre le 41bis et la peine de perpétuité ‘incompressible’ à travers les rues des quartiers de la ville.
Les provocations constantes de la police ont entraîné deux charges à la fin du cortège. 3 compagnons ont été emmenés au poste de police et accusés de résistance aggravée et de blessures.

Nous réitérons la nécessité d’étendre et de multiplier les initiatives de lutte pour empêcher la condamnation à mort d’Alfredo et exiger l’abolition de l’emprisonnement à vie hostile et du 41bis.

Des compagnon-nes

Traduit de quarticcioloribelle

Rassemblements et affrontements dans la capitale et devant la prison d’Opéra. Manifestations également dans de nombreuses autres villes, de Bologne à L’Aquila, de Pise à Cagliari.

Une journée de manifestations dans plusieurs villes italiennes aujourd’hui, 4 février, en solidarité avec Alfredo Cospito, le prisonnier condamné pour massacre politique et emprisonné au 41 bis dans la prison de Milan Opéra et en grève de la faim contre le régime de sécurité maximale depuis plus de 100 jours. Des affrontements physiques et verbaux avec la police, des jets d’objets et de fumigènes ont caractérisé le rassemblement de Milan – tenu devant la prison d’Opéra où Cospito est emprisonné – et celui de Rome, sur la Piazza Vittorio. Mais des initiatives de protestation ont eu lieu dans de nombreuses autres villes italiennes, de Bologne à L’Aquila, de Pise à Cagliari, de Cosenza à Massa Carrara.

Perturbations devant la prison

Les anarchistes qui manifestent à Milan devant la prison de l’Opéra ont également craché et insulté la police. Cet après-midi du 4 février, des centaines d’anarchistes s’est rassemblée devant la prison située à la périphérie de la capitale lombarde. Sur la pelouse, contrôlant la situation, il y a la police pénitentiaire et des Carabinieri en tenue anti-émeute. Sur les banderoles des quelque 200 manifestants, on pouvait lire : « Contre le 41 bis. Pour un monde sans prison. Liberté pour tous ». Après avoir quitté la pelouse, au milieu des fumigènes, des chants et des banderoles, le cortège s’est approché du bâtiment pour saluer tous les prisonniers. Des fumigènes et des pierres ont effectivement été lancées sur la prison. Les manifestants ont violemment battu la clôture de l’établissement pénitentiaire. Auparavant, ils avaient insulté la police : « Serviteurs de la prefecture et de l’État », accusés de la « torture » des 41bis. Les collectifs anarchistes manifestent pour exprimer leur soutien à leur compagnon. Hier déjà, à Milan, un caméraman a été blessé dans la manifestation anarchiste non autorisée.

 

Rassemblement et échauffourées à Rome

Les mêmes messages ont été lancés lors de la manifestation à Rome, d’où s’est élevé le cri : « Tout le monde sort du 41bis ». Toujours dans la capitale, des fumigènes ont été lancées sur la police. En outre, un groupe d’une dizaine de personnes a jeté des bouteilles sur un cordon anti-émeute humain qui s’était mis en place pour protéger un concessionnaire automobile Fiat dans la Via Porta Maggiore. Par la suite, le petit groupe d’individus aux visages masqués a rejoint le cortège principal qui poursuivait sa marche. Des fumigènes noirs et blancs ont été allumées et des drapeaux anarchistes ont été brandis. « Aux côtés d’Alfredo, contre 41 bis et la prison à vie incompressible », peut-on lire sur les banderoles. Et encore : « Ils ont dit que nous étions de mèche avec la mafia, mais ils n’ont pas compris le sens de notre lutte. La prison de l’Opéra est un lager ». Les pancartes contre le sous-secrétaire à la Justice Delmastro, le vice-président de Copasir Donzelli et les journalistes n’ont pas manqué non plus.

« La prison tue et l’État torture », pouvait-on lire sur des banderoles affichées plus tôt devant les portes des jardins de la Piazza Vittorio, où un rassemblement a été organisé dans l’après-midi. Les centaines de manifestants comprenaient des centres sociaux tels que Strike et des collectifs d’étudiants de l’Université Sapienza. Des jardins, le cortège s’est déplacé vers la zone orientale de la capitale, vers les quartiers populaires, en répétant toujours les fondements de la protestation, coordonnée avec celle de la capitale de Milan. Les manifestants, qui sont arrivés sur la Via Prenestina, ont ensuite tenté de construire des barricades et ont commencé un jet dense de bouteilles en direction de la police qui, pour les repousser, a effectué une série de charges fulgurantes. Trois participants à la manifestation ont été arrêtés par la police et emmenés au poste de police pour identification. Deux autres personnes ont été blessées lors des violents affrontements.

À Pise

Pendant ce temps, des marches pacifistes ont eu lieu à Pise, promues par des groupes antagonistes de la ville tels que Potere Al Popolo. Toujours dans la ville sur le fleuve Arno, « la solidarité a été réitérée avec Cospito, qui souffre depuis longtemps d’une authentique torture aux mains de l’État : le 41 bis est une institution juridique dépassée, qui doit être abolie et remplacée par l’application d’autres institutions juridiques existantes, qui ne portent pas atteinte à la dignité des personnes », ont affirmé des slogans.

À Cagliari

Sur la Piazza Garibaldi de Cagliari, une centaine de personnes se sont rassemblées pour manifester leur solidarité avec Alfredo Cospito, « contre la perpetuité et le 41 bis », comme l’ont expliqué les organisateurs du rassemblement, « et contre la répression de l’État italien et l’utilisation de la Sardaigne comme colonie pénitentiaire ». Le rassemblement est resté pacifique, arborant des banderoles portant les inscriptions « L’État tue dans les prisons, toutes libres, tous libres » et « Du côté de ceux qui combattent ». « Un système épouvantable », a déclaré l’un des manifestants lors d’une intervention au micro. « Cela me rappelle le cas d’Aldo Scardella à Cagliari, condamné à la prison avant d’être jugé. Nous savons comment cela s’est terminé (protagoniste d’une erreur judiciaire, il s’est suicidé en prison, ndlr). J’exprime le souhait que les choses puissent changer ».

À L’Aquila

Solidarité avec Alfredo Cospito – 41 bis = torture ». C’est ce qu’on peut lire sur la bannière du groupe de manifestants lors du sit-in organisé à L’Aquila. « La bataille que Cospito mène de façon méritoire rouvre le débat sur la nécessité de surmonter deux institutions inhumaines et anticonstitutionnelles, telles que l’emprisonnement à vie hostile et le 41-bis, mais aussi de tout le système des circuits spéciaux de détention », explique le dépliant distribué et lu au mégaphone. « Depuis son institution, le 41 bis a été présenté comme provisoire et destiné à endiguer les massacres mafieux, mais il s’est vite révélé être un instrument de vengeance, basé sur de véritables pratiques de torture pour pousser les détenus à coopérer, à travers un isolement total et la privation des droits de l’homme les plus fondamentaux. » Un rassemblement organisé dans la ville dont la prison abrite également le patron Matteo Messina Denaro depuis quelques semaines. « L’Aquila fait partie intégrante de ce système de torture et de déni des droits de l’homme. Non seulement en raison de la présence d’une super-prison, mais aussi parce que le pourcentage le plus élevé de détenus à l’échelle nationale y est enfermé en 41 bis », poursuivent les organisateurs.

A Cosenza

Les mouvements anarchistes se sont également rendus sur la place du 11 septembre à Cosenza pour soutenir Alfredo Cospito. Au cri de « Alfredo hors du 41 bis », une cinquantaine de personnes, des jeunes pour la plupart, sont descendues dans la rue : « Nous sommes sur la place parce que nous pensons que c’est une sanction disproportionnée. Cependant, nous pensons que dans les prisons, il y a des exemples d’abus et de harcèlement et même 41 bis est un traitement limite, qui frise parfois la torture », ont-ils expliqué. Une banderole sur laquelle on pouvait lire « Pas de vendetta de l’État » a également été déployée lors de la manifestation.

Traduit de la presse

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