Cette grève de la faim est la manière qu’il a trouvée pour lutter contre ses conditions de détention, et la peine de perpétuité incompressible qu’il risque. Alfredo Cospito est enfermé dans une section de haute sécurité à l’hopital San Paolo dans un régime spécial appelé le 41bis. Ce régime punitif présent dans une trentaine de prisons italiennes implique différentes mesures répressives : cellule de deux mètres sur trois, fenêtre en hauteur avec trois couches de verres et des barreaux, un seul parloir par mois, filmé et sans contact physique, tout courrier lu, y compris celui avec l’avocat, suppression de tous marqueurs temporels. Les prisonniers soumis au 41bis ne sont jamais extraits de prison, même pour les procès, tout se déroule à l’aide de visioconférences. Le prisonnier se retrouve dans un isolement complet.
700 prisonniers sont enfermés dans ces conditions en Italie et, pour 7 d’entre eux depuis plus de 20ans.
Pas besoin de traverser les alpes pour trouver cette forme de torture blanche, les quartiers d’isolements en bleu-blanc-rouge ont, eux aussi, le vent en poupe. Isolement sensoriel, promenade seul, surveillances ultra régulières, parloirs réduits en temps et régularité…Si la prison est déjà une abomination, les quartiers d’isolements poussent l’horreur de manière exponentielle. L’année dernière, en France, un prisonnier (Libre Flot) s’était lui aussi mis en grève de la faim pour dénoncer les conditions de détentions qui lui étaient imposées et demander sa libération.
L’annonce de la grève de la faim d’Alfredo a donné lieu a une campagne de solidarité internationale ; manifs et rassemblements dans différentes villes (notamment devant des consulats italiens à Paris, au Chili …), banderoles, perturbation de messe, interruption d’une représentation à l’opéra, attaques de véhicules de différents collaborateurs de la machine à enfermer, voiture personnelle de l’ambassadrice italienne brûlée à Athènes… Chacun et chacune trouve la manière de rendre visible cette situation et d’exprimer sa solidarité avec Alfredo et les prisonniers en lutte.
Alfredo a annoncé qu’il n’arrêterait sa grève de la faim que lorsqu’il serait extrait de cette section, vivant ou mort. Il s’avère qu’il a déjà perdu 50 kilos, qu’il est très affaibli physiquement et qu’il en gardera sans doute des séquelles à vie. Malgré cela, il semble que l’état le condamne à mort.
Pour un monde sans frontières et sans prisons, liberté pour tous !
Trouvé sur Tsunami Toulouse