Texte – cri de guerre – de Juan Aliste concernant la grève de la faim d’Alfredo Cospito contre le régime d’isolement.
Quand l’aller est sans retour, ni hésitation, pour un révolutionnaire subversif et anarchiste, les choix de lutte sont basés sur la certitude de la vie.
La vie que nous défendons de manière intègre et cohérente, face à toute situation. Nous concevons la vie comme le reflet de nos actes, nous la saisissons dans le sauvage, dans ce qui agite et combat l’ordre esclavagiste, et non dans le format capitaliste précaire et misérable dans lequel on peut choisir entre des alternatives de bien-être et de consommation.
Ainsi, maîtres de nos pas et de notre souffle, maîtres de la vie qui parcourt nos os et notre peau dans la guerre.
La vie que nous défendons
La vie que nous défendons est libre, de n’importe où et avec tous les moyens et potentiels. En tenant la décision par la main, nous reprenons le fil ininterrompu de l’action directe, en tant que frères et sœurs, en brisant les frontières et l’impossible. Aujourd’hui, la complicité, la conspiration multiforme et horizontale, s’élabore et se déploie en construisant la résistance et la solidarité internationale.
Loin des logiques organisationnelles éculées ou des partis autoritaires, je lance mon cri de guerre. De la même tranchée qu’Alfredo Cospito, qui a commencé par rendre visible l’isolement et le caractère éternel de sa condamnation. Contre un État qui peut compter sur tout un cadre structurel et une doctrine d’oppression constante, infâme et basée sur les classes. Aujourd’hui, la mobilisation du compagnon anarchiste italien défie la mort. A près de 90 jours de grève de la faim et d’autres à venir, ne les soutenant que par la conviction et l’intégrité d’un cœur inébranlable et d’une vie en guerre. Faire de son corps une arme de conflit et de lutte est une démonstration de force révolutionnaire. De par sa base anarchiste, Alfredo n’est pas du genre à passer et repasser. Alfredo se bat contre toute la pourriture de l’État et de ses appareils.
Il mène ce combat subversif avec son corps. J’écris avec reproche et en tant qu’ennemi de l’État, à partir de la douleur qui nous rend plus forts et nous met à l’épreuve. La vraie parole émane de la certitude farouche que la seule liberté réside dans l’action. Que ces prisons qu’ils ont inventées pour nous enfermer sont un échec et le seront toujours, tant que nous resterons sur le pied de guerre, contre eux et toute la merde qui les soutient.
Force compagnon/frère, mon respect de guerre.
Je n’ai rien à dire au pouvoir. Mes énergies sont pour toi, Alfredo, chaque bouffée d’oxygène de ces mots t’appartient ainsi qu’à tous et chacun des des compagnon-nes qui se battent pour la fermeture du 41 bis.
Une étreinte complice, de lutte et de résistance inébranlable dans la tendresse.
Notre vie dans la guerre ne se termine ni avec la torture, ni avec l’emprisonnement, ni avec la mort.
Mort à la société carcérale, à tous les États et aux institutions qui les soutiennent.
Solidarité internationaliste avec Alfredo Cospito.
Contre le 41bis et la perpetuité incompressible
Juan Aliste Vega
Prisonnier subversif.
Carcere La Gonzalina
Janvier 2023
Territoire occupé par l’état $Chilien