« Quand je vois qu’à la télévision ils essaient de manipuler en disant qu’Alfredo a des relations avec les mafiosi, je pense qu’ils ne le connaissent pas, parce que sinon ils auraient peur que tout le monde devienne anarchiste [rires] ».
Flavio Rossi Albertini, avocat de A. Cospito.
Donzelli (fratelli d’italia), la tragédie et la farce dans chaque esprit italien.
Vous êtes incapable de concevoir un homme, un mouvement et des individus en dehors de votre propre logique. Et même sans concevoir, vous mentez délibérément. Vous créez des châteaux de sable en essayant de faire des cartes de police entre Cospito et la mafia. C’est vrai, pour vous il est confortable de cataloguer Cospito dans la mafia, car contrairement à l’anarchie (la seule idéologie de Cospito) vous savez comment traiter avec la mafia, avec la mafia vous savez comment vous taire, vous incliner et être repoussant. Avec la mafia, vous savez comment utiliser la poigne de fer après avoir été silencieux avec des baisers et des négociations entre l’État et la mafia. Avec la mafia, vous savez comment couvrir le mot ravage par le mot victoire en ce qui concerne l’arrestation d’un capo alors que la mafia continue.
Cospito, comme tous les anarchistes, y compris celui qui ecrit ici, est hors de vos schémas de pouvoir, qu’il s’agisse de la mafia ou de l’État, car ce que nous voulons détruire est précisément l’État, le capitalisme, le colonialisme et la mafia. Rappelez-vous que la véritable lutte contre la mafia existe lorsque les schémas de domination hiérarchique et sociale qui la caractérisent sont rejetés. Et l’État, en raison de ses fondements, ne peut pas, et n’a peut-être même pas intérêt à détruire un phénomène, la mafia, qui exerce son propre pouvoir tout comme l’État exerce le sien.
Présupposant comme principe invariable et ferme, la lutte contre le 41 bis et la perpetuité incompressible pour tous ceux qui le subissent, il est également nécessaire de réaffirmer qu’il ne s’agit pas d’un cadeau aux mafiosi, mais d’un cri de guerre contre tous ces systèmes de pouvoir. Sachez que si Totò Riina a dit : faites la guerre à l’État pour vous réconcilier avec lui, nous, les anarchistes, disons : faites la guerre à l’État pour le détruire.
Regardez la réalité en face, cher gouvernement et cher Donzelli, sachez que nous, anarchistes, ne sommes pas des mafiosi, et c’est précisément pour cela que nous faisons davantage peur à l’État.
Trouvé sur No41bis
SUR LA CRIMINALISATION EN COURS DES ANARCHISTES
De nos jours, il y a une criminalisation continue du mouvement anarchiste qui rappelle certaines des pires périodes de l’histoire de ce pays. Dans la recherche continue et spasmodique d’un « ennemi objectif » à donner en pâture à l’opinion publique pour détourner l’attention de la détérioration constante de nos conditions de vie en termes de matériels, de droits et de services, c’est à nouveau le tour des anarchistes.
Ils sont clairement dépeints comme de dangereux criminels et des meurtriers potentiels, et même les relations avec les organisations mafieuses sont ventilées sur la base d’une prétendue solidarité exprimée par certains caïds envers Alfredo Cospito pour sa grève de la faim. Il est bon de rappeler que, surtout dans un régime tel que le régime pénitentiaire 41bis, ce sont les autorités judiciaires qui décident où les prisonniers doivent rester, quels prisonniers se trouvent dans les cellules voisines des leurs, comment, quand et avec qui on est légitimé à passer le seul bref moment de la journée en dehors de la cellule.
Ces accusations infamantes, ces titres qui parlent de « pactes entre anarchistes et mafiosi », sont aberrants et offensent la mémoire de tant de militants anarchistes qui ont lutté, comme tant de communistes et de socialistes, contre les organisations mafieuses.
On pense immédiatement aux cinq anarchistes de Baracca qui sont morts sur le chemin de Rome avec les preuves de la relation entre l’État, l’extrême droite et la ‘ndrangheta lors des émeutes de Reggio et du massacre de Gioia Tauro, ou à Carlo Tresca, un syndicaliste anarchiste tué aux États-Unis par la Cosa Nostra américaine.
Ces campagnes de presse sordides vont de pair avec toute une série de mesures répressives qui frappent des militants et des réalités dans tout le pays, de sensibilités politiques différentes et également sans rapport avec les événements de ces derniers jours.
Nous voulons exprimer notre solidarité avec tous et chacun, et en particulier avec Gigi del Campetto di Giulianova, que nous respectons et avec qui nous avons partagé des présentations et des débats.
En même temps, nous voulons rappeler à tous que si les organisations criminelles existent et prolifèrent, c’est parce qu’elles ont toujours eu une relation dialectique, d’échange et d’intérêt mutuel avec les institutions de ce pays.
Les mêmes qui ont laissé tuer leurs hommes et leurs femmes dans le double but de bloquer tous ceux qui étaient près de démêler l’écheveau des relations entre les hautes sphères de l’État et les réalités criminelles, et en même temps de créer des martyrs à utiliser comme outils de propagande.
Cannibales et rois
Trouvé sur No41bis