Turin – Banques et magasins défoncés. Recit journalistique de la manifestation

Anarchistes, manifestation pour Cospito à Turin. 34 arrestations et quelques blessés, dont deux agents. Voitures et vitrines endommagées. La police lance des gaz lacrymogènes

Environ un millier de personnes défilent. Le cortège avance en criant  » Feu aux prisons « ,  » Tout le monde sort du 41 bis  » et  » Assassins « . Les manifestants fracassent un panneau de signalisation et l’utilisent comme bélier. 140 identifiés

Quelques manifestants et deux officiers blessés, 34 arrestation (quatre femmes et un homme), 140 identifiés. Fumigènes et pétards. Vitrines de magasins brisées avec des pierres, bâtiments, voitures et magasins endommagés. Cela s’est passé lors d’une manifestation d’anarchistes à Turin, en solidarité avec Alfredo Cospito. Le cortège a avancé en criant « Feu aux prisons », « Tout le monde sort du 41 bis » et « Assassins ». Les manifestants ont arraché des panneaux de signalisation et les ont utilisés comme béliers. Ils ont dégradé un obélisque. Ils ont lancé des bouteilles et d’autres objets, la police a répondu par des gaz lacrymogènes.

Au moins un millier de personnes ont répondu à l’appel de la galaxie anarchiste qui a lancé aujourd’hui à Turin une manifestation nationale « aux côtés d’Alfredo Cospito », l’anarchiste de la Fai/Fri en grève de la faim depuis plus de 130 jours. Ils viennent de toute l’Italie, mais aussi de l’étranger, France, Allemagne, Espagne Portugal.

« Depuis 20 ans, les anarchistes martèlent que le 41 bis et les prisons spéciales, c’est une forme de torture qui porte atteinte à la dignité’, dit Lello Valitutti, historien anarchiste de Turin. Et encore : « Nous devons défendre Alfredo. Nous devons répondre par la lutte, notre survie politique en dépend ». Les anarchistes annonçaient depuis plusieurs jours une manifestation « décisive et en colère ».

Les digos de Turin avaient identifié dans l’après-midi des dizaines de personnes venues d’autres provinces italiennes mais aussi d’Allemagne, de France et d’Espagne. D’Italie, elles sont venues de Tarente, Milan, Pesaro, Trente, Avellino, Macerata, Caserta et Parme. Sont également arrivés au rassemblement sur la place une vingtaine de militants d’Askatasuna, qui ont participé ces derniers mois à de nombreuses manifestations organisées dans la ville et qui partagent avec le monde anarchiste la lutte contre le 41 bis. Ils ont saisi des massues, des marteaux, des cisailles, de gros pétards, des masques à gaz, des casques, des boucliers.

« Ce qui va se passer, c’est que les responsables de la mort d’Alfredo seront exécutés par les anarchistes, pas maintenant, pas par moi », ont crié les manifestants dans le microphone. Ils ont marché le long de la Via Pietro Micca, s’arrêtant sous le siège de la Banca del Piemonte où certains manifestants ont allumé des fumigènes sombres et barbouillé les murs des mots « Non au 41 bis ». La banderole « Aux côtés d’Alfredo, aux côtés de ceux qui se battent » ouvre le cortège.

Lorsqu’ils sont arrivés devant le Reale Mutua, Corso Siccardi, ils ont écrit « 41 bis = torture » sur les fenêtres et ont commencé à jeter des pierres et à briser des vitres avec des marteaux. Ils ont également brisé les vitres de Roncato et d’autres magasins de la via della Consolata. Sur la piazza Savoia, ils ont brisé des panneaux de signalisation.

À la fin de la journée, le président de la Chambre des députés Lorenzo Fontana a pris la parole : « J’exprime ma plus vive condamnation pour les actes de violence qui se sont produits à Turin. Aux policiers blessés, aux citoyens et à tous ceux qui ont été endommagés par le vandalisme des manifestants, j’envoie l’expression de ma solidarité et de ma proximité ».

Traduit de la presse

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