Lettre d’Anna – LA PATRIE DE BECCARIA ? UNE PATRIE DE FOSSOYEURS

LA PATRIE DE BECCARIA ? UNE PATRIE DE FOSSOYEURS

Tant de gens veulent des morts mais personne ne prend la responsabilité de jouer le rôle de bourreau. En revanche, il y a beaucoup de fossoyeurs prêts à jeter des pelletées de boue pour préparer la tombe de l’anarchiste. C’est un ballet confus et échevelé autour d’une potence : la « tolérance zéro », le renvoi des responsabilités des institutions, les changements de cap en fonction du public, le spectre de l’anarchie qui maintient sous sa coupe le gouvernement, pardon, l’État,  et puis les anarchistes « assassins de masse » de connivence avec les mafiosi assassins de masse, avec la complicité du PD.

Un théâtre mal écrit et mal joué, un ramassis d' »experts » ignorants, de menteurs professionnels et compulsifs, de journalisme de bas étage, de paresse et de lâcheté qui ne fait que révéler le potentiel d’un individu luttant seul contre le moloch étatique. Un moloch, d’ailleurs, que ses propres constructeurs déclarent très fragile si des inscriptions sur les murs, des vitrines brisées et quelques voitures brûlées suffisent à le mettre en « danger ».

Quel que soit le point de vue, le combat d’un anarchiste jeté dans un régime de torture a brisé le récit dominant. Malgré la tentative ridicule de le créditer de collusion avec (ou, pire encore, manipulé par…) la mafia, malgré la tentative ridicule de déformer ses actes et ses paroles, il semble qu’un peu de sens critique prévale et que la tentative de miner sa crédibilité et son intégrité aboutisse à l’effet inverse de faire ressortir la cohérence linéaire des anti-autoritaires et des révolutionnaires qui défendent et continuent de défendre des idées et des pratiques, sans se laisser distraire par les feux d’artifice de la politique médiatique post-moderne. Et ils unissent là où la répression voudrait diviser.

Si l’on se détourne de l’écran de fumée qui a été dressé, obligeant ainsi à répondre à des inepties de bas étage, il suffirait de faire appel aux pierres angulaires de la pensée anti-autoritaire : Parler d’une collusion entre les anarchistes et la mafia (et son corollaire que l’antagonisme dans la rue soutient les « mafiosi ») est un oxymore, tout comme parler d’une collusion entre les anarchistes et l’État pour ceux qui, au cas où on l’aurait oublié, ont toujours fait du refus de la délégation politique un rempart contre les dérives représentatives et le marché qui les sous-tend. Tout comme s’opposer à l’emprisonnement et à la torture ne signifie pas sanctifier ceux qui sont à l’intérieur, qui sont souvent des travailleurs asservis (et/ou appliquant aussi) les mêmes dynamiques politiques et autoritaires.

L’anarchisme a le défaut d’avoir été balayé et maltraité par l’historiographie officielle ou englouti dans le tourbillon de cet analphabétisme culturel typique de l’inculture numérique du XXIe siècle, pourtant sa contribution au développement des tensions et du chemin révolutionnaire des deux derniers siècles a été fondamentale, bien que souvent surexposée au risque d’instrumentalisation, de purges internes ou d’auto-dissolution, incapable de faire fructifier à long terme les résultats obtenus.

Cependant, l’anarchisme a le mérite d’être une mauvaise plante, tenace et difficile à déraciner, qui repousse plus puissamment si l’on tente de l’éliminer. C’est ce que nous vivons. Sa capacité mercuriale à unir et à diviser, sa fluidité et son imprévisibilité lui ont permis de soulever l’une des questions les plus épineuses, les plus censurées et les plus mal représentées : les régimes de prison et de torture.

Il y a tant de choses à discuter, dans l’immédiat et en perspective. Il y a désormais un homme à soutenir, jusqu’au bout, car trop nombreux sont ceux qui jouent sur sa peau, sans retenue.

Anna
05/02/2023

traduit d’inferno urbano

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Madrid – Interruption du concert de l’evenement « Navidad de Encuentro »

Le 22 décembre, un groupe d’anarchistes a interrompu le concert de l’événement inaugural « Navidad de Encuentro » qui s’est tenu au centre culturel Matadero, à Madrid. L’Italie était le pays invité à l’événement. Au début de la deuxième partie du concert, un groupe d’anarchistes est sorti du public en criant « ALFREDO COSPITO LIBERTAD » et est monté sur scène avec l’intention de lire le pamphlet présenté ci-dessous, qui a été jeté dans la salle. La forte présence de la sécurité, tant du centre culturel que de l’ambassade et du consulat, a été un obstacle à la lecture et à l’obtention d’un soutien graphique à l’action.

Depuis Madrid, nous voulons envoyer tout notre soutien et notre force aux compas Alfredo Cospito et Anna Benniamino et à tous les anarchistes qui brisent le silence et répandent la rage en solidarité avec les camarades emprisonnés.

Santé et Anarchie !

Texte distribué

Traduit de lucharcontrael41bis

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Chili – Des barricades en solidarité avec le compagnon anarchiste Alfredo Cospito

 

Jeudi 2 février. Nous, individualités anarchistes, avons dressé des barricades, comme petite réponse de solidarité internationaliste à la grève de la faim que le compagnon Alfredo Cospito est en train de mener, dans le territoire italien.

QUE L’ACTION AUTONOME SE MULTIPLIE, CONTRE LE RÉGIME D’ISOLEMENT 41 BIS ET CONTRE TOUTE PRISON

Traduit de contrainfo

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Caen – Solidarité avec alfredo cospito

« Abolition du régime 41 bis. Abolition de la perpétuité incompressible. Solidarité avec tous les prisonniers anarchistes, communistes et révolutionnaires du monde entier. Toujours pour l’anarchie ».

C’est sur ces mots qu’Alfredo Cospito finissait sa déclaration devant le tribunal qui le condamnera à la prison la perpétuité en décembre 2022. Alfredo a été condamné plusieurs reprises, tantôt pour avoir jambisé un nucléocrate, tantôt pour avoir saboté à l’explosif une caserne de flics, mais surtout pour sa contribution à la lutte révolutionnaire pour la liberté. L’Etat italien s’est acharné sur lui, parlant de « massacre » pour des attaques qui n’ont tué personne. En mai 2022, il a été placé sous le régime 41-bis, au motif qu’il maintenait depuis la taule des relations avec des anarchistes. Le régime 41-bis est entré en vigueur en 1975 en Italie, sous prétexte de lutter contre la mafia. Il impose des conditions de détention extrêmement strictes, qui confinent l’isolement : vidéosurveillance 24h/24 de la personne détenue, droit un appel téléphonique 10 min 1 fois par mois, accès au parloir 1h 1 fois par mois derrière une vitre blindée, aucun accès aux parties communes de la prison, objets personnels dans la cellule limités, entre autres privations. Alfredo est ainsi privé de son courrier et d’un accès aux revues anarchistes et révolutionnaires qui lui sont envoyées. Actuellement 750 prisonnier.e.s sont soumis.e.s ce régime, principalement emprisonné.e.s en Sardaigne mais aussi à Rebibbia pour les femmes. Le taux de suicide chez les prisonnier.e.s du 41bis augmente de 3,5 fois comparé au reste de la population carcérale. En opposition à ses conditions d’incarcération, Alfredo a commencé une grève de la faim le 20 octobre 2022. Depuis, manifs, sabotages et attaques incendiaires ont lieu un peu partout, d’Athènes à Barcelone, d’Italie à l’Allemagne en passant par la France, en solidarité avec Alfredo •

Trouvé dans En grève jusqu’à la retraite, feuille d’agitation

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Athènes : revendication de l’incendie d’un concessionnaire automobile en solidarité avec Alfredo, Thanos et tous les anarchistes emprisonnés.

« La fortune sait que nous la défions, et plus elle nous bat, plus nous la méprisons. » William Shakespeare

Dans quelques mois, comme nous le savons tous, le gouvernement de quatre ans de Nouvelle Démocratie, dirigé par le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis, arrivera à sa conclusion « heureuse ». Avant même que le gouvernement ne commence, il a déclaré à maintes reprises (comme Papadopoulos, le leader dictateur des années 1970) qu’il allait « réprimer l’anarchie » par tous les moyens à sa disposition, déclarant ainsi une guerre ouverte à toutes les composantes anarchistes, révolutionnaires et rebelles de la société.

Après quatre ans d’expulsions, d’interdictions de grèves et de manifestations, de meurtres d’État, de répression sévère et d’emprisonnement de camarades innocents mais fièrement « coupables », nous sommes toujours là. Malgré des déceptions retentissantes et quelques défaites, nous déclarons fièrement que le mouvement révolutionnaire anarchiste n’est pas tombé et ne tombera jamais sans combattre. Et c’est uniquement de cette manière que nous devons envisager la poursuite de notre lutte. Parce que contrairement à eux, notre route ne se terminera jamais. Notre route est éternelle, marquée par le sang de ceux qui se sont sacrifiés pour l’Anarchie et la Liberté, et est gravée dans les pas du feu.

C’est pourquoi nous assumons la responsabilité de l’incendie criminel qui a visé un concessionnaire automobile à Kallithea à l’aube du 12 février. Soyons clairs, il ne s’agissait pas d’extorsion ou de chantage, comme les médias l’ont rapporté le lendemain, mais de donner un léger choc à l’image de normalité, de sécurité et de paix sociale qui prévaut dans la société grecque. Nous dédions cette attaque à tous nos camarades qui, sans repentir et sans peur, regardent toujours l’ennemi dans les yeux et l’affrontent. Parce qu’admirer les ruines d’une « belle » voiture représentative, qui tente de couvrir cette société crasseuse de vulgarité, nous remplit toujours de satisfaction.

Une vulgarité qui prend sa forme la plus cruelle à l’intérieur des prisons, avec sa tentative de déshumaniser physiquement et mentalement les prisonniers, les coupant du reste de la société et renforçant l’apathie sociale déjà existante. Mais nous ne commettrons pas cette erreur ! L’esprit ne sera pas écrasé et les voix ne cesseront pas de crier. Un exemple frappant est la lutte des détenus dans les prisons grecques qui dure depuis des mois, contre la nouvelle loi sur les prisons, et qui se poursuit malgré les transferts forcés. Nous sommes fiers d’être à vos côtés !

« Tes chiens sauvages veulent être libres ; ils aboient de joie dans leur cave, quand ton esprit tend à ouvrir toutes les prisons.. » Nietzsche

Solidarité avec Alfredo Cospito en grève de la faim.

Force au compagnon Thanos Chatziangelou qui a entamé une longue grève de la faim et de la soif pour protester contre son transfert forcé vers une autre prison.

Solidarité avec les 4 compagnons emprisonnés pour l’attaque contre la police de la circulation au Pirée, avec les 4 compagnons qui sont en procès pour l’affaire des « camarades » et avec Kostas Dimalexis qui a été emprisonné pour l’incendie criminel du siège de RealNews.

Salutations pyromanes et internationalistes aux compagnons chiliens Aldo et Lucas Hernandez Valdes, emprisonnés pour l’attentat à l’explosif contre la Direction de la Gendarmerie Nationale

Les carnavaliers du feu

Source : athens.indymedia.org via actforfree.noblogs.org

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Bruxelles – Rassemblement 24/02 17h ambassade d’Italie. SORTONS ALFREDO DE L’ISOLEMENT 41BIS, LIBERTÉ POUR TOU·TE·S !

Soyons nombreux·se·s devant l’ambassade d’italie ce 24 février en solidarité avec Alfredo et les prisonnier·e·s des brigades rouges soumis au régime d’isolement le plus dur d’Europe, le 41 bis.

Rassemblement 24 février 17h, Rue Joseph II, 22-24, 1000 Bruxelles.

Militant anarchiste emprisonné en Italie, Alfredo Cospito est en grève de la faim contre le régime carcéral 41 bis depuis le 20 octobre.

Soyons nombreux·se·s devant l’ambassade d’italie ce 24 février en solidarité avec Alfredo et les prisonnier·e·s des brigades rouges soumis au régime d’isolement le plus dur d’Europe, le 41 bis.

Infos : secoursrouge.org

Trouvé sur stuut

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Mise à jour sur l’opération Sibilla : audience fixée pour Alfredo Cospito et d’autres compas faisant l’objet d’une enquête au tribunal de révision de Pérouse.

Mise à jour sur l’opération Sibilla : audience fixée pour Alfredo Cospito et d’autres compas faisant l’objet d’une enquête au tribunal de révision de Pérouse

Le 13 février, la fixation de l’audience de réexamen des mesures conservatoires a été notifiée pour les compagnon-nes visés par l’opération répressive Sibilla du 11 novembre 2021 (dont Alfredo Cospito, en grève de la faim depuis plus de 120 jours, et Gianluca, actuellement en résidence surveillée dans le cadre de l’enquête Diamante du parquet de Gênes). L’audience est fixée au 14 mars auprès du tribunal de Pérouse.

Ce deuxième réexamen découle de l’audience qui s’est tenue le 22 juin à Rome devant la Cour de cassation, qui s’est conclue par l’acceptation de la demande du procureur Manuela Comodi, et donc par l’annulation de la mesure précédente de la Cour de réexamen (qui, le 16 décembre 2021, avait entraîné la révocation des mesures conservatoires). La Cour de cassation, malgré la requête du procureur général (qui avait demandé le rejet du recours du procureur général de Pérouse), avait donc  » exhumé  » l’enquête en annulant la révocation des mesures et en ordonnant une nouvelle audience de réexamen.

L’opération Sibilla, menée par le Groupement opérationnel spécial des carabiniers et le parquet de Pérouse sous la coordination de la Direction nationale antimafia et antiterroriste, a joué un rôle fondamental dans la genèse et l’application du mandat de dépôt 41 bis du compagnon Alfredo Cospito.

Huit compas (dont Alfredo lui-même), précédemment poursuivi-es par la ROS et le Parquet de Milan dans une autre affaire pour 270 bis c. p. (association subversive à des fins de terrorisme et de subversion de l’ordre démocratique) et 414 c. p. (incitation à commettre des délits), ont été arrêtés par le Parquet de Milan. (association subversive à des fins de terrorisme et de subversion de l’ordre démocratique) en relation avec la rédaction, la publication et la distribution du journal anarchiste « Vetriolo », avait fait l’objet d’une demande de mesures conservatoires en prison pour les mêmes chefs d’accusation en septembre 2021 par le parquet de Pérouse, plus d’autres accusations pour divers motifs concernant d’autres articles, tracts et documents, ainsi que des graffitis muraux et pour un compagnon la dégradation certaines voitures de Poste Italiane (Foligno, 6 juin 2019) en solidarité avec des camarades anarchistes en grève de la faim pour la fermeture de la section de haute sécurité 2 de la prison de L’Aquila.

En même temps que cette demande d’arrestation, un ordre de censure de trois mois sur la correspondance a été émis pour le compagnon Alfredo Cospito, renouvelé ensuite plusieurs fois. Les raisons de cette censure n’apparaissent clairement que quelques mois plus tard, lorsque – avec l’opération du 11 novembre – l’enquête Sibilla  » émerge  » et que la demande initiale du procureur Comodi est revue à la baisse par le juge des enquêtes préliminaires. Ainsi, une nouvelle ordonnance ne prévoyait plus huit arrestations en prison, mais six mesures conservatoires par rapport à la seule accusation d’incitation à commettre des crimes avec la circonstance aggravante de terrorisme : un mandat d’arrêt pour Alfredo Cospito (à l’époque emprisonné à Terni) ; l’assignation à résidence avec toutes les restrictions pour un camarade de Spoleto ; l’obligation de rester dans la commune de résidence avec l’obligation de signer trois jours par semaine pour quatre compas. En outre, d’autres compas ont fait l’objet d’enquêtes, d’innombrables perquisitions ont été effectuées et deux sites Internet (roundrobin.info et malacoda.noblogs.org) ont été saisis à titre préventif et censurés (un fait pratiquement sans précédent dans le mouvement anarchiste de langue italienne), restant à ce jour inaccessibles avec les moteurs de recherche classiques.

Selon les ROS des Carabiniers, les Parquets de Milan et de Pérouse et la DNAA, notamment dans « Vetriolo », ainsi que dans les autres textes incriminés, « des concepts stratégiques ont été exprimés dans l’orientation et le mécanisme de la propagande instigatrice ayant la capacité concrète de provoquer la commission de délits spécifiques non imputables à la personnalité internationale et interne de l’État, afin de subvertir par la pratique de la violence son ordre juridique, politique, économique et social ». En ce sens, afin de mettre en évidence la « correspondance entre les contenus de « Vetriolo » et certaines actions directes », le ROS – à la recherche d’analogies, de similitudes ou de coïncidences lexicales et conceptuelles – avait entrepris, dans le cadre de l’enquête la plus approfondie avant Sibilla, un travail de comparaison entre les articles publiés dans les premiers numéros du journal et les textes revendicatifs de certains attentats incendiaires et explosifs survenus en Italie, en France et en Grèce.
Cette « théorisation » des « concepts stratégiques dans l’orientation et le mécanisme de la propagande instigatrice » (née des besoins répressifs de l’État italien ces dernières années et étroitement liée au crime de 414 c. p.) s’est ensuite avérée centrale – avec la condamnation pour 270 bis c. p. dans le procès Scripta Manent – pour l’application du 41 bis à Alfredo et a également été diversement rapportée récemment par certains responsables politiques et institutionnels de la tentative d’anéantissement du camarade. Comme le soulignent certains des suspects, « en affirmant qu’Alfredo a « instigué » depuis la prison à commettre des actions révolutionnaires, [l’enquête de Sibilla] constitue une bonne raison de soutenir la nécessité de l’empêcher de toute communication avec l’extérieur. Nous prenons sur nous de dénoncer fermement ce qui est arrivé. Il est clair que la cassation a reçu des pressions appropriées pour maintenir Sibila en vie, bien qu’en soins intensifs. Une décision prise au-delà des propres demandes du procureur général, le retard dans les motivations, tout cela explique la nécessité de maintenir, en se raccrochant à des brins, une accusation spécifique d’incitation contre Alfredo ». À la lumière des événements répressifs retracés dans cette mise à jour et surtout de la situation grave actuelle du camarade en grève de la faim, il est clair que les personnages clés des enquêtes qui ont conduit à l’opération Sibilla font partie des responsables de l’application du 41 bis.

Dans l’immédiat, et non dans un avenir radieux, c’est la solidarité dans l’action révolutionnaire qui peut briser cet isolement et détruire les prisons. Aujourd’hui comme hier, contre toute résignation et tout désarroi, nous continuons à croire et à parier sur la même solidarité, la même urgence d’agir.

Dans l’attente de l’audience de cassation du 24 février et de l’audience de réexamen du 14 mars, nous continuons à soutenir la mobilisation, notamment en invitant compagnon-es et sympathisants à l’initiative « Nous nous souviendrons ! » qui se tiendra le 23 février à Foligno en via Monte Bianco à partir de 16h00. Nous soutenons toutes les initiatives anarchistes et révolutionnaires en solidarité avec Alfredo Cospito et tous les camarades emprisonnés.

Quelques anarchistes en solidarité
18 février 2023

* * *

Dans un souci d’exhaustivité, nous citons des textes écrits par des camarades enquêtés en novembre 2021 :

– Quelques camarades enquêtés et solidaires, « Sibyl prédit-elle la tempête ? », novembre 2021 (https://ilrovescio.info/2021/11/12/testi-di-solidarieta-ai-compagni-e-compagne-colpiti-dalloperazione-sibilla/ & https://lanemesi.noblogs.org/post/2022/09/05/la-sibilla-prevede-tempesta/).
– Roundrobin, ‘Communiqué de Roundrobin.info sur l’opération répressive Sibyl du 11 novembre’, novembre 2021 (https://lanemesi.noblogs.org/post/2022/09/05/comunicato-di-roundrobin-info-sulloperazione-repressiva-sibilla-dell11-novembre/).
– Alfredo Cospito, ‘On Operation Sibyl’, novembre 2021 (https://ilrovescio.info/2021/12/17/annullate-le-misure-delloperazione-sibilla-comunicato-di-alfredo-cospito/ & https://lanemesi.noblogs.org/post/2022/09/05/dichiarazione-di-alfredo-cospito-in-merito-alloperazione-sibilla/).
– Michele Fabiani, « Réaction en Italie. Message dans le tonneau sur l’opération Sibyl et autres », décembre 2021 (https://ilrovescio.info/2021/12/08/la-reazione-in-italia-messaggio-nella-botte-sulloperazione-sibilla-e-molto-altro/ & https://lanemesi.noblogs.org/post/2022/09/05/la-reazione-in-italia-messaggio-nella-botte-sulloperazione-sibilla-e-molto-altro/).
– Francesco Rota Sulis, « Espaces blancs et lettres noires. A proposito dell’operazione repressiva Sibilla », janvier 2022 (https://ilrovescio.info/2022/02/08/spazi-bianchi-e-lettere-nere-a-proposito-delloperazione-repressiva-sibilla/ & https://lanemesi.noblogs.org/post/2022/09/05/spazi-bianchi-e-lettere-nere-a-proposito-delloperazione-repressiva-sibilla/).

Enfin, nous signalons quelques textes écrits par des camarades enquêtés et un par le Circolo Anarchico « La Faglia » suite au transfert d’Alfredo Cospito au 41 bis en mai 2022 :

– Quelques anarchistes enquêtés, ‘An update and some considerations on the Sibilla operation and the 41 bis against the anarchist Alfredo Cospito’, 23 juin 2022 (https://lanemesi.noblogs.org/post/2022/09/05/un-aggiornamento-e-alcune-considerazioni-sulloperazione-sibilla-e-il-41-bis-contro-lanarchico-alfredo-cospito-23-giugno-2022/).
– Adriano, Federica, Francesco, Matteo, Michele, Paolo, Sara, « Enquête Sibilla et 41 bis contre l’anarchiste Alfredo Cospito : prise de position de quelques suspects », novembre 2022 (https://lanemesi.noblogs.org/post/2022/11/24/inchiesta-sibilla-e-41-bis-allanarchico-alfredo-cospito-presa-di-posizione-di-alcuni-indagati/).
– Circolo Anarchico ‘La Faglia’, ‘Et comme on s’en souviendra !
Sur le 41 bis à Alfredo Cospito : qui est responsable ? », février 2023 (https://edizionimontebove.noblogs.org/post/2023/02/16/eccome-se-ce-lo-ricorderemo-sul-41-bis-ad-alfredo-cospito-chi-sono-i-responsabili-iniziativa-al-circolo-anarchico-la-faglia-foligno-23-02-2023/).

PDF : Mise à jour sur l’opération Sibilla : audition d’Alfredo Cospito et d’autres camarades mis en examen par la cour de révision de Pérouse

Traduit de la nemesi

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La tempête après la tempête – (Sur la relation entre anarchistes et les médias, et au-delà)

La tempête après la tempête – (Sur la relation entre anarchistes et les médias, et au-delà)

Nous recevons et publions :

Je dois admettre que je suis tombé dans le panneau. Je ne sais pas si on peut l’étendre au pluriel, « nous sommes tombés dans le panneau », mais je dois admettre, non sans un certain dégoût, que je suis tombé dans le panneau, oui.

Pendant un moment, pendant des jours, peut-être même une semaine ou deux, j’étais persuadé que la télévision et toute la méga-machine médiatique qui a suivi « l’affaire Cospito » aurait pu être, pour une fois, bénéfique à la cause anarchiste et, spécifiquement, pour sauver la vie d’Alfredo. Évidemment, je me suis trompé. Mais j’ai vraiment eu ce sentiment, que la société était secouée par l’affaire d’un de nos camarades, la raison en est cruellement claire, maintenant : ce sont les médias de masse, toute la cabane mobilisée, qui ont dit qu’ils étaient secoués.

Je n’avais jamais vu une telle quantité d’articles, de reportages en première page ou aux heures de grande écoute, d’analyses approfondies par des « experts » sur les questions anarchistes : même la période de la « chasse au Tav » ne me semble pas comparable.

Alors on en entendait parler dans les bars, on distribuait des tracts et, comme par magie, les gens étaient curieux, on prononçait les mots  » anarchiste  » et  » Cospito  » et il y avait des réactions, variées, voire dégoûtantes, mais des réactions. Nous semblions (j’inclus dans ce pluriel un mouvement anarchiste générique, avec toutes ses nuances) exister dans la société, après de très longues années, peut-être depuis toujours, qu’en étant anarchiste, Je me sens, plus ou moins, comme un amas étranger de frustration et de rage au milieu d’un tas d’individus avec lesquels j’ai l’impression de ne partager rien d’autre que l’oxygène que je respire (ce dont, soyons clairs, je ne me réjouis pas ! Je ne me réjouis pas de la marginalisation sociale : j’en prends acte). Et ce sentiment m’a également fait me sentir plus fort, où par force j’entends la capacité (pas nécessairement et pas seulement musculaire et certainement pas viriliste) d’affecter un quelconque changement. L’écho que les actions directes avaient dans les journaux était pour moi totalement inédit. Et entendre des universitaires, des hommes de lettres, des journalistes, des professeurs, des juges ou d’anciens juges parler en faveur (en faveur ! !) d’un camarade comme Alfredo donnait un sentiment de vertige : mais est-ce que je comprends bien ! !!

La réponse que je me donne maintenant, que le Sanremo a pris la place du 41 bis, (et puis c’est déjà vieux, maintenant il y aura un autre scoop) c’est que, oui, j’ai bien compris là et à ce moment-là, mais je me suis fait l’illusion qu’une fois l’urgence médiatique « anarchiste » passée, les belles paroles se transformeraient en actes. En actes, en participation. Évidemment, cela n’a pas eu lieu, sauf pour ceux qui, même sans et bien avant les reportages, étaient contre le 41 bis, contre la prison, etc. C’est ainsi que fonctionne la machine à divertir. L’urgence, pour une fois, de notre côté de la barricade, il y en a vraiment une : la vie suspendue et peut-être définitivement condamnée d’un de nos camarades. Mais pour le reste du monde, ce n’était que de la publicité journalistico-sociale. Une source de consommation de plus.

Ce que je pense maintenant, que l’urgence n’est pas terminée, et que les efforts pour la liberté (ou le déclassement) et pour la vie d’Alfredo se poursuivent du côté anarchiste, c’est que ce qui a été dit et écrit, c’est-à-dire que « quoi qu’il arrive, cette histoire de 41 bis ne se termine pas avec Alfredo » doit être vrai. Parce que si toutes les énergies mobilisées au cours de ces mois (et encore maintenant) devaient se résorber, se terminer, s’effondrer après la mort ou le déclassement d’Alfredo, toutes les avancées contre l’État seraient rapidement balayées.

Et les pas que nous avons faits, collectivement et individuellement : combien de courage s’est exprimé dans la rue et dans les nuits ? Que de rencontres, que de chemins traversés par une envie de s’engager qui n’existait plus depuis des années et que l’ère Covid semblait avoir définitivement enterrée ! Que de colères partagées, que d’épaules sur lesquelles s’appuyer que nous avons trouvées ou redécouvertes ? Et si nous ne l’avons pas fait, c’est le moment de le faire.

Car je suis certain d’une chose : après la tempête que nous avons décidé de déclencher, l’Etat déclenchera la sienne, et nous savons déjà ce que cela signifie : enquêtes, arrestations, opérations, mesures, procès et tout le corollaire de ce que cela implique sur nos vies et sur celles de nos affinites et complicités. La clameur des médias de masse consistera alors à proclamer au peuple qu’il a été pris responsable de tel ou tel désordre, de telle ou telle action… même si en réalité nous savons qu’il s’agit de pure propagande, presque toujours bâclée, et dans la plupart des cas alimentée par les flics. Mais en attendant, nos noms finissent dans les journaux. Et la répression est tellement forte et les médias tellement militants que nous ne sommes même plus surpris (ce qui ne veut pas dire que cela ne nous met pas en colère) que des noms, des prénoms et d’autres détails personnels finissent dans les journaux ou sur le web.

Jusqu’à ce jour, le « cas Cospito » a été transformé en une diatribe de palais sur la question de savoir si oui ou non le fasciste Del Mastro a violé le secret d’état afin de salir ses collègues du PD. Et cela suffit. Le fait qu’Alfredo poursuive sa grève de la faim et soit probablement sur le point de mourir n’a plus d’intérêt, plus d’actualité. Les marches et les initiatives qui continuent à se dérouler sur tout le territoire dominé par l’État italien, et ailleurs, ne semblent pas non plus faire vendre. Ou certainement beaucoup, beaucoup moins qu’il y a quinze jours.

Le temps du spectacle s’est accéléré. Au milieu d’une tempête de notions, d’imputations, de faits déconnectés du contexte, de l’analyse, de l’approfondissement, ce qui est apparu, la thèse facile à répéter dans les bars est plus ou moins la suivante :  » Cospito avait bien commencé, pacifiquement, mais ensuite on a découvert qu’il était ami avec la mafia de Sassari et qu’il commandait les anarchistes qui cassaient les vitrines dehors. Maintenant il est clair qu’il reste au 41bis mais continue à ne pas manger, oh, son choix, s’il crève il l’a cherché. » Ou du moins, c’est ce que je perçois maintenant, dans les journaux, dans les restes de communication de masse que je ramasse et qui parlent encore, très peu, de la chose.

Je voudrais donc essayer de réaffirmer que non, la bataille ne se termine pas avec la vie d’Alfredo, mais aussi m’avouer à moi-même et à ceux qui lisent ces lignes que ce que nous avons pu mettre en œuvre au cours de ces mois n’est pas viable d’un point de vue énergétique, à long terme. Mais il reste nécessaire comme un objectif à atteindre et à maintenir. Si ce n’est pas le cas, ma crainte est que nous assistions à un  » reflux  » beaucoup plus proche d’un  » chacun-e pour soi  » qui briserait les mœurs, les forces, les complicités. La voie préférable pour celui qui écrit ces lignes serait que là où il y a eu des chemins prolongés où d’autres personnes, non pas des compagn-nes anarchicx, mais complices et solidaires d’Alfredo et du thème anti-prison, ont abordé les moments de lutte, c’est avec autant de clarté et d’honnêteté que nous devrions nous parler et partager des connaissances et des savoir-faire parce qu’il est nécessaire qu’il y ait d’autres esprits, d’autres mains, d’autres cœurs qui s’ajoutent à la lutte de ceux qui, peut-être depuis de nombreuses années, poursuivent (avec tout ce que cela comporte d’émotionnel, pénal, existentiel, économique, etc. que cela implique) la lutte contre l’État et ses appareils. Lorsque cela n’a pas eu lieu, ou n’a pas été tenté, et que l’on se trouve parmi les seuls compagnon-nes anarchiste, je crois qu’il faut essayer de garder le temps d’être lucides, de ne pas courir après chaque échéance qui se présente, d’essayer autant que possible de ne pas entrer dans la logique dévorante de l’urgence qui, s’il est vrai que pour une fois elle est réelle, n’a pas de solution resolvable par nos seules forces, ici et maintenant. En ce sens que rien de ce que nous pouvons mettre en place maintenant ne me semble déterminant pour la vie d’Alfredo, même si tout cela est très important. Malheureusement, il faut bien le dire, sa vie est entre les mains (ensanglantées) de l’État. Telle est l’atroce réalité. Et il ne semble pas y avoir la capacité de le faire sortir immédiatement de sa cellule ou de détruire tout le système carcéral, alors, respirez. Prenez votre temps, réfléchissez, choisissez où mettre vos énergies, parce qu’elles ne sont pas infinies et que si/quand l’ennemi vient réclamer la facture, nous devons être lucides et préparés, et non pas au bord du gouffre…

C’est du moins ce que j’ai pensé aujourd’hui, après avoir jeté un coup d’œil dans un journal que je jetais, à la nouvelle du ‘massacre de Capri’ : qui s’en souvient encore ! Et combien de personnes sont mortes sous la boue et les maisons condamnées, sept ? Neuf ? On tourne la page et plus personne ne s’en souvient. Et cela fait, quoi, deux mois ? Je pense que personne, ou très peu de personnes, à part les anarchistes et les révolutionnaires de toutes tendances, ne se souviendront de cette lutte contre le 41bis : pas cette société, pas ce monde du spectacle éternel, mais ce qui s’est passé et se passe fait partie de nos vies, c’est encore une autre couche de colère et de conscience que nous portons sur nous, et cela n’a pas besoin d’être reconnu.

Ils veulent enterrer l’anarchisme dans cette partie du monde, mais nous lui avons donné des ailes et nous le prouvons.

Allez Alfredo !

Courage ami-es, compagnon-es, complices, racailles : le salut est en nous !*

 

Traduit d’inferno urbano

* La salute e in voi est un manuel expliquant comment faire des explosifs distribuée par les anarchistes italien-nes aux états unis, au debut du 20 ème siècle.  Lors de l ultime declaration de vanzetti à une audience en 1923 il conclu avec ces mots sa déclaration. Pour les anarchistes de cette époque c était une référence sans équivoques à la vengeance et une incitation à passer à l attaque ( ndt)

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[MàJ] Bruxelles – le bureau de la représentation italienne tagué

Solidarité avec Alfredo Cospito et les autres prisonniers révolutionnaires détenus au régime 41 bis !

Le prisonnier anarchiste Alfredo Cospito a entamé une grève de la faim le 20 octobre dernier pour protester contre le régime carcéral d’isolement total 41 bis auquel il est soumis. D’abord condamné à 11 ans de prison en 2014, pour une action contre le directeur général du nucléaire en Italie, il a ensuite été condamné à une autre peine de 20 ans pour avoir posé deux petites bombes artisanales devant une caserne de police en 2006. Les explosions n’ont ne fait ni mort ni blessé.

En 2022, après six ans de détention, la justice a décidé qu’Alfredo devait être jugé pour « crime contre la sécurité de l’État » et “attentat-massacre” (“strago”). Cela a entraîné sa mise sous le régime de détention 41 bis. Ce régime, créé officiellement pour empêcher les parrains de la mafia de poursuivre leurs activités à partir de la prison interdit ou limite au maximum tout contact (une courte visite par mois avec les membres de la famille proche, sans contact, derrière une paroi en verre), l’interdiction ou la stricte limitation de livres et de journaux, de toute interaction sociale.
Les 41 bis sont appliqués aux prisonniers révolutionnaires, d’abord aux communistes des Brigades rouges, et maintenant à un anarchiste.

En solidarité avec Alfredo Cospito et les autres prisonniers révolutionnaires détenus au régime 41 bis, nous avons été clacher et taguer la façade de l’ambassade d’Italie à Bruxelles la nuit de jeudi à vendredi.

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Trouvé sur Indy bxl

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Affaire Cospito : le bureau de la représentation italienne à Bruxelles défiguré

L’inscription « Cospito libre » a déjà été effacée : les autorités belges ont été alertées par les responsables italiens.

« Free Cospito », cospito libre: c’est avec cette écriture et d’autres signes à la peinture rouge que l’entrée du siège de la représentation permanente de l’Italie auprès de l’Union européenne à Bruxelles a été barbouillée cette nuit. L’écriture a été effacée après un contrôle des autorités belges (alertées par des fonctionnaires italiens), qui ont immédiatement ouvert une enquête sur cet incident.

Selon des sources diplomatiques, les autorités compétentes ont été immédiatement contactées pour l’enquête correspondante.

 

Hier, une lettre de menaces signée « Federazione anarchica informale » (Fédération anarchiste informelle), jointe à une enveloppe contenant également une balle, a été remise à l’usine Iveco Defence Vehicles de Bolzano, une société du groupe Exor active dans le secteur de la défense, et adressée à l’un des responsables de l’usine. Dans la lettre, les anarchistes faisaient référence à l’affaire concernant le prisonnier 41 bis Alfredo Cospito, mais il y avait aussi des accusations concernant la fabrication d’armements en relation avec la guerre en Ukraine.

Or, il y a quelques jours, sur le front européen, un colis suspect avait été livré à l’ambassade d’Italie à Lisbonne, ravivant l’alerte pour les bureaux diplomatiques à l’étranger, depuis des mois dans le collimateur de la galaxie anarchiste qui soutient Cospito.

Le colis était arrivé par la poste et portait des « écritures agressives, mais selon les sources diplomatiques déclarées à Ansa, « ne se référant pas aux mouvements anarchistes ».

 

Traduit de la presse

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Turin et Rome : Semaine de solidarité permanente contre le 41 bis, la prison à vie incompressible, toujours aux côtés d’Alfredo

Turin et Rome : Semaine de solidarité permanente contre le 41 bis, la prison à vie incompressible, toujours aux côtés d’Alfredo

 

Semaine de solidarité permanente contre le 41 bis, condamnation à perpétuité hostile, toujours aux côtés d’Alfredo, en grève de la faim depuis plus de 4 mois.

Pas de TSO, pas d’alimentation forcée – SORTIR ALFREDO DU 41 BIS

– Turin : Dimanche 19 février, 18h00 – Accueil à la prison de Vallette (Point de rencontre à l’entrée du pratone)

– Turin : Lundi 20 février, 16h00 – Stand d’information sur la Piazza Valdo Fusi. 18h00 – Assemblée publique

– Turin : Mardi 21 février, 17h00 – Présentation et projection du film « Hunger » suivie d’un débat. 21:00 – Apéritif et musique

– Turin : Mercredi 22 février, 15h00, Via Parma/Corso Palermo – rassemblement devant la DIA (Direction Nationale Anti-Mafia et Anti-Terrorisme) l’un des principaux responsables de la situation dans laquelle se trouve Alfredo Cospito.

– Turin : jeudi 23 février, 19h00 – Radio Blackout – Assemblée publique et permanente contre le 41 bis et la prison à vie.

– Rome : vendredi 24 février, 11h00 – Piazza Cavour, Rassemblement devant la Cour de Cassation, le jour où elle doit se prononcer sur la révocation du 41 bis à Alfredo Cospito.

Traduit de No41bis

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Toulouse – Rassemblement 22/02 à 18h, palais de Justice. Contre tous les régimes d’isolements, contre toutes les prisons

Depuis le 20 octobre 2022, Alfredo Cospito, anarchiste emprisonné depuis 10 ans en Italie après avoir tiré dans la jambe d’un ponte du nucléaire italien, est en grève de la faim.

Cette grève de la faim est la manière qu’il a trouvée pour lutter contre ses conditions de détention, et la peine de perpétuité incompressible qu’il risque. Alfredo Cospito est enfermé dans une section de haute sécurité à l’hopital San Paolo dans un régime spécial appelé le 41bis. Ce régime punitif présent dans une trentaine de prisons italiennes implique différentes mesures répressives : cellule de deux mètres sur trois, fenêtre en hauteur avec trois couches de verres et des barreaux, un seul parloir par mois, filmé et sans contact physique, tout courrier lu, y compris celui avec l’avocat, suppression de tous marqueurs temporels. Les prisonniers soumis au 41bis ne sont jamais extraits de prison, même pour les procès, tout se déroule à l’aide de visioconférences. Le prisonnier se retrouve dans un isolement complet.Retour ligne automatique
700 prisonniers sont enfermés dans ces conditions en Italie et, pour 7 d’entre eux depuis plus de 20ans.

Pas besoin de traverser les alpes pour trouver cette forme de torture blanche, les quartiers d’isolements en bleu-blanc-rouge ont, eux aussi, le vent en poupe. Isolement sensoriel, promenade seul, surveillances ultra régulières, parloirs réduits en temps et régularité…Si la prison est déjà une abomination, les quartiers d’isolements poussent l’horreur de manière exponentielle. L’année dernière, en France, un prisonnier (Libre Flot) s’était lui aussi mis en grève de la faim pour dénoncer les conditions de détentions qui lui étaient imposées et demander sa libération.

L’annonce de la grève de la faim d’Alfredo a donné lieu a une campagne de solidarité internationale ; manifs et rassemblements dans différentes villes (notamment devant des consulats italiens à Paris, au Chili …), banderoles, perturbation de messe, interruption d’une représentation à l’opéra, attaques de véhicules de différents collaborateurs de la machine à enfermer, voiture personnelle de l’ambassadrice italienne brûlée à Athènes… Chacun et chacune trouve la manière de rendre visible cette situation et d’exprimer sa solidarité avec Alfredo et les prisonniers en lutte.Retour ligne automatique
Alfredo a annoncé qu’il n’arrêterait sa grève de la faim que lorsqu’il serait extrait de cette section, vivant ou mort. Il s’avère qu’il a déjà perdu 50 kilos, qu’il est très affaibli physiquement et qu’il en gardera sans doute des séquelles à vie. Malgré cela, il semble que l’état le condamne à mort.

Pour un monde sans frontières et sans prisons, liberté pour tous !

Trouvé sur Tsunami Toulouse

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Paris – Rassemblement devant le consulat Italien – Banderole durant la manif contre la reforme des retraites

Une trentaine de personnes se sont rassemblées devant le consulat italien ce mercredi 15 février.

 

La banderole s’est retrouvée sur un échafaudage durant la manif contre la réforme des retraites le lendemain.

 

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Grèce – Grève de la faim des anarchistes et des prisonniers combattants en solidarité avec Alfredo Cospito

Le régime pénitentiaire 41 bis est l’achèvement de la structure de la prison en une peine de mort déguisée. L’exécution, dans ce cas, ne se termine pas en un instant, comme avec un coup de feu, le serrage du nœud coulant, l’application d’un courant électrique ou l’injection de poison dans le corps, mais elle dure toute une vie dans un état de coma social, dans un état de non-monde. Et ainsi, se propageant à travers le temps. Hors de ce monde, la peine de mort a échappé à l’histoire, tout comme l’État poursuit l’oubli pour tous les prisonniers de la guerre sociale qui sont enterrés vivants dans l’état de 41 bis. Le régime du 41 bis a déjà assassiné une combattante, Diana Blefari Melazzi.

Le régime du 41 bis et la loi sur le « massacre » sont l’héritage de la contre-révolution européenne de l’époque de la Piazza Fontana (strage di piazza Fontana). Cette guerre civile n’a jamais pris fin. Les États, et en particulier l’État italien, poursuivent la contre-révolution pour que la flamme ne se rallume jamais. Tous les systèmes suivent, étape par étape, les exemples introduits pour la première fois en tant que guerre spéciale, par exemple les cellules blanches de l’Allemagne de l’Ouest, les prisons de type F en Turquie et les prisons FIES en Espagne jusqu’aux prisons de type C en Grèce ou le nouveau système de prison de haute sécurité A.A.les cellules blanches en Allemagne de l’Ouest, les prisons de type F en Turquie et les prisons FIES en Espagne, les prisons de type C en Grèce ou le nouveau système pénitentiaire de haute sécurité A.A. ; la loi d’inspiration hitlérienne toujours en vigueur sur la prolongation indéfinie de la peine pour des raisons « préventives », en vertu de laquelle le camarade Thomas Meyer-Falk est détenu pendant 10 années supplémentaires (25 au total) dans la prison de Freiburg en Allemagne, jusqu’aux différentes méthodes d’extorsion de déclarations de repentir, et de l’Asinara à l’Imrali.

L’anarchiste Alfredo Cospito se bat pour que la flamme se ravive. Réaffirmons le combat du camarade.

Il est de notre devoir de défendre en actes le combat que mène Alfredo Cospito. Une lutte pour et contre le temps lui-même. Cette grève de la faim particulière ne concerne pas seulement les camarades du territoire italien, mais elle est internationaliste, et donc l’étoile de la solidarité internationaliste doit briller aux côtés d’Alfredo Cospito et de tous ceux qui luttent de l’intérieur d’un régime carcéral spécial. De la Grèce à chaque point de la planète – pour tous ceux qui luttent pour la liberté.

Parce que la défaite n’est pas la captivité, mais la perte de la foi en la possibilité de vaincre. Ainsi, nous entamons collectivement une grève de la faim, selon les capacités de chacun, afin de nous tenir aux côtés du révolutionnaire anarchiste Alfredo Cospito, mais aussi, contre le régime de mort du 41 bis.

Dans le même temps, la lutte contre le nouveau code pénitentiaire dans les prisons grecques se poursuit.

Prisonniers anarchistes et combattants

Giannis Michailidis
(1 jour de grève de la faim)

Dimitris Chatzivasileiadis
(grève de la faim de 3 jours)

Thanos Chatziangelou
(1 jour de grève de la faim)

Iasonas Rodopoulos
(1 jour de grève de la faim)

Kostas Dimalexis
(grève de la faim de 3 jours)

Labros Vougiouklakis
(grève de la faim de 1 jour)

Panagiotis Vougiouklakis
(grève de la faim de 1 jour)

Stathis Nikolouzos
(1 jour de grève de la faim)

Stergios Kalaitzidis
(1 jour de grève de la faim)

Fotis Daskalas
(1 jour de grève de la faim)

[Publié en anglais le 16 février 2023, à l’adresse https://athens.indymedia.org/post/1623649/#1644882]

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Mise à jour de l’état de santé d’Alfredo Cospito au 119e jour de sa grève de la faim jusqu’à la fin.

Point sur l’état de santé d’Alfredo Cospito au 119e jour de sa grève de la faim jusqu’au bout (15 février 2023)

Ces dernières semaines, une campagne médiatique de calomnie et de dénigrement a été menée contre le compagnon anarchiste Alfredo Cospito. Divers journaux ont accordé beaucoup d’importance au fait que le compagnon avait recommencé à prendre des compléments alimentaires ces derniers jours et avait mangé du yaourt. La nouvelle d’aujourd’hui est que le corps d’Alfredo, après de trop nombreux jours de grève de la faim, a rejeté à la fois ces deux yaourts et les compléments : ce qu’il prend actuellement n’est que du sucre, du sel et du potassium. Il s’agit d’une nouvelle dramatique aussi bien en ce qui concerne la possibilité pour son compagnon de tenir jusqu’au 24 février vivant (jour où se tiendra devant la Cour de cassation l’audience pour l’appel contre l’ordonnance du tribunal de surveillance de Rome qui a confirmé sa détention au titre du 41 bis), qu’en ce qui concerne sa capacité à reprendre son alimentation suite à une éventuelle révocation de l’ordonnance 41 bis.

Traduit d’InfernoUrbano

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Lyon – Tags sur le consulat d’italie en soutien à la lutte d’Alfredo et celle des prisonnier-es du CPR de Turin

Action internationaliste anticarcérale en soutien à la lutte d’Alfredo contre le 41 Bis et des prisonnier-es du CPR de Turin contre la machine à expulser

Publié le 14 février 2023

C’est en soutien aux luttes anticarcérales en cours actuellement en Italie, que ce soit contre le régime 41 bis et pour la libération d’Alfredo Cospito ou contre les CPR et la machine à expulser, que nous nous sommes attaqués à la façade du consulat italien de Lyon à fin de faire entendre notre solidarité à toustes celles et ceux qui combattent l’oppression du système carcéral.

Ces dernières semaines en Italie ont été marquées d’une part par le déclenchement le 4 février d’une importante révolte dans le CPR de Corso Brunelleschi près de Turin ayant entrainé la destruction de 3 des 4 zones du centre. Et d’autre part par les mobilisations en solidarité avec le prisonnier anarchiste Alfredo Cospito en grève de la faim depuis le 20 octobre pour lutter contre le régime de torture blanche « 41 Bis » qu’il subit.

C’est dans ce contexte et suite à l’appel international à la solidarité avec Alfredo que dans la nuit du 13 au 14 janvier nous avons décidé de refaire la façade du consulat Italien de Lyon pour montrer notre soutien à toustes celles et ceux qui combattent l’oppression du système carcérale.

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Solidarité internationale !
À bas toutes les prisons et toutes les frontières !

Trouvé sur rebellyon

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Et comment que nous nous en souviendrons ! Sur le 41 bis infligé à Alfredo Cospito : qui est responsable.

Nous recevons et diffusons volontiers ce texte utile, qui retrace les différentes étapes qui ont conduit et maintenu Alfredo dans le 41bis et indique les responsables. Nous en profitons pour ajouter un aspect manquant, signe du peu de nouvelles facheuses qui circulent. Selon ce que Luigi Manconi a dit lors d’une initiative à Rome (voir : https://contropiano.org/news/politica-news/2023/02/08/cospito-con-i-boss-lha-deciso-il-ministero-di-delmastro-0157088), c’est le DAP lui-même (dont Andrea Del Mastro a la délégation en tant que sous-secrétaire à la Justice) qui a créé la situation qui a permis le spectacle médiatique sur ‘Cospito influenceur de la mafia’ et ‘l’alliance anarchistes-mafiosi’, à partir du célèbre discours à la Chambre des Députés de l’immonde Donzelli. En effet, à partir du 1er janvier 2023, la DAP a « étrangement » décidé qu’Alfredo ne devait plus passer ses quelques heures de vie sociale avec les détenus précédents, classés « à faible dangerosité » (et qui n’étaient donc pas des chefs), mais avec le chef mafieux Di Maio, le chef mafieux-fasciste Rampulla (ex-Ordine Nuovo) et le tueur de la ‘ndrangheta Presta. Del Mastro a donc commencé par planter le décor, puis il a attendu que les gardes de la GOM recueillent quelques mots d’encouragement entre Alfredo et ses nouveaux compagnons sociaux, et enfin il a passé les papiers de la GOM à son « colocataire italien »… qui a fait le reste. Une affaire qui, si elle n’apporte rien de nouveau à ce que l’on sait déjà (alors que la classe dirigeante ourdit des complots en cycle continu, elle a ensuite le culot d’appeler ceux qui les dénoncent des « conspirateurs » !), réaffirme combien la lutte d’Alfredo est capable de mettre en difficulté l’État et le gouvernement actuel, réduit à mal fermer l’étable alors que les bœufs se sont déjà enfuis depuis des mois.

 

Et comment que nous nous en souviendrons ! Sur le 41 bis infligé à Alfredo Cospito : qui est responsable.

Initiative au Circolo Anarchico ‘La Faglia’ (Foligno, 23 février 2023)

Ces derniers jours, une campagne médiatique de mystifications et de mensonges s’est déroulée autour de la grève de la faim qu’Alfredo Cospito mène jusqu’à son dernier souffle contre l’emprisonnement à vie incompressible et les 41 bis. Nous avons tout entendu. La première ministre Giorgia Meloni, avec son habituelle victimisation, est allée jusqu’à soupçonner des complots sur la coïncidence du début de la grève de la faim avec la naissance de son gouvernement. En vérité, puisque toute communication est interdite dans le 41 bis, il semble évident de rappeler qu’Alfredo a communiqué le début de sa lutte à la première occasion dont il disposait, lors d’une audience au tribunal de Sassari. Des déclarations que, d’ailleurs, personne n’a encore été capable de lire, après presque quatre mois. Les médias bourgeois nous martèlent chaque jour avec les dernières paroles des condamnés à mort de leurs régimes exotiques ennemis, par exemple en Iran, mais ils déforment complètement la réalité lorsqu’en Italie, un anarchiste délibérément laissé pour mort en prison se voit refuser même la dernière parole.
Un autre mensonge qui circule est celui d’une alliance fantôme entre les anarchistes et la mafia, déduite des écoutes téléphoniques entre Alfredo et les trois seules personnes qu’il est autorisé à voir lors de la promenade en prison. L’Etat, qui a décidé pour la première fois d’enfermer un anarchiste dans le 41 bis, instrumentalise maintenant le fait que cet anarchiste s’adresse aux seuls êtres humains qu’il est autorisé à rencontrer. Des groupes sociaux qui, soit dit en passant, sont décidés de manière centralisée par le ministère à Rome ! En vérité, c’est avec la création de la DNAA (Direzione Nazionale Antimafia e Antiterrorismo) que l’État a voulu mettre en place une machine de guerre contre l’insurrection révolutionnaire, une machine qui avait pour armes les instruments exceptionnels jusqu’alors réservés aux anti-mafia. Nous assistons à un renversement complet des faits : ceux qui ont fusionné des réalités complètement différentes dans les bureaucraties des administrations judiciaires et pénitentiaires crient maintenant à la « soudure ».
De même, nous sommes consternés lorsque nous entendons le Premier ministre Giorgia Meloni affirmer à nouveau qu’elle ne négociera pas avec les anarchistes. Et pas seulement parce que tout le monde en Italie sait que l’État ne négocie qu’avec la mafia. De telles déclarations montrent que les membres du gouvernement ont complètement perdu le contact avec la réalité. Ce sont les anarchistes qui, depuis toujours, n’ont jamais voulu négocier avec les institutions. Des anarchistes qui, comme on le sait, n’ont pas de leaders, pas d’ambassadeurs, pas d’interlocuteurs reconnus. Ils n’ont donc vraiment rien à négocier. La conflictualité anarchiste ne naît pas de l’instigation d’un « leader » en prison et ne se modère pas en échange de la survie d’un camarade pris en otage par les bourreaux de la répression. Notre conflit naît d’une haine de classe viscérale alimentée chaque jour, non par des sophismes politiques, mais par l’exploitation, le chantage, la misère et les injustices de cette société. Le 41 bis devait être un avertissement aux anarchistes, il ne l’a pas été !
Dans cette montagne de falsifications, il en est une qui nous concerne de près. Le ministre Nordio, dans sa décision de rejeter la demande de révocation du 41 bis à l’égard d’Alfredo, a cité l’opération Sibilla, rappelant  » que la Cour de cassation, par un arrêt du 22 juin 2022, a annulé avec renvoi l’ordonnance du tribunal de Pérouse agissant en qualité de juge de réexamen qui n’avait pas reconnu la récurrence des éléments constitutifs du crime prévu à l’article 414 du code pénal à l’encontre d’Alfredo Cospito « . Le fait que Nordio considérait la cassation de Sibilla comme un élément défavorable à Alfredo avait en revanche été anticipé par certains journaux du régime quelques jours auparavant (en particulier « la Nazione », « il Giornale » et « l’Avvenire »).
Même dans ce qui restera dans les mémoires comme la condamnation à mort d’Alfredo Cospito, le ministre Nordio confond et omet des faits extrêmement importants. Nous rappelons que l’opération Sibilla a consisté en un raid des ROS des carabiniers aux premières heures du 11 novembre 2021, ordonné par le parquet de Pérouse et visant à fermer le journal anarchiste « Vetriolo », les sites de contre-information « Malacoda » et « Roundrobin », ainsi qu’à arrêter plusieurs camarades anarchistes, dont Alfredo Cospito lui-même. Au terme de plus de cinq ans d’enquêtes, menées par les parquets de Milan et de Pérouse, l’opération Sibilla a fait ses premiers pas de manière maladroite dès le départ : sur les huit assignations à résidence initialement demandées par la procureure de Pérouse Manuela Comodi et son supérieur Raffaele Cantone, le GIP a accordé quatre assignations à résidence avec obligation de signer trois fois par semaine, une assignation à résidence pour un camarade de Spoleto et un mandat de dépôt pour Alfredo Cospito. Après cinq semaines, le peu qui restait de l’enquête s’est effondré de manière désastreuse et toutes les mesures ont été annulées. Mais entre-temps, avec un tour de passe-passe typique des jongleurs dont est composée la justice italienne, ces papiers ont été récupérés dans la poubelle par le parquet de Turin et l’antimafia, si bien nettoyés qu’ils ont été utilisés pour demander et obtenir le transfert d’Alfredo Cospito au 41 bis.
Il est donc évident que l’enquête moribonde de Pérouse devait survivre pour que subsiste un faible soutien au 41 bis dans lequel il fallait anéantir notre camarade. Nous en arrivons ainsi à la phrase de la Cour de cassation citée par Nordio. Une sentence singulière, qui va au-delà de la demande même du Procureur Général (qui s’était exprimé pour la confirmation de la sentence de libération précédente) et qui est évidemment le résultat de sollicitations particulières. De tout cela Nordio ne parle pas, pour justifier la mort d’un prisonnier une extrapolation fugace suffit au ministre.
C’est le procureur général de Pérouse, Raffaele Cantone, qui a rappelé, lors d’une audition devant la « commission justice » du Sénat le 31 janvier, le rôle joué par son enquête dans cette affaire. C’est précisément cet épisode qui semble susceptible de provoquer un nouveau débordement judiciaire. En effet, nous apprenons par la presse locale que nous avons été dénoncés pour avoir publié sur notre canal telegram la nouvelle de l’ANSA « Cantone, 41 bis Cospito né de l’enquête de Pérouse » avec le commentaire « Nous nous en souviendrons ». Visiblement, le parquet de Pérouse est agacé non seulement par nos idées, mais aussi par nos souvenirs.
Nous sommes désolés pour les magistrats de Pérouse, mais la mémoire des anarchistes est notoirement prodigue. Pour ne pas oublier qu’il y a des responsabilités dans cette affaire aussi dans les centres répressifs de notre territoire, nous invitons tou-tes les solidaires à un après-midi où nous nous réunirons pour défendre nos écrits, nos espaces et en solidarité avec Alfredo Cospito à la veille de la Cassation appelée à dire le dernier mot, s’il n’est pas trop tard, sur la mesure 41 bis.

FOLIGNO – JEUDI 23 FÉVRIER
JARDINS DE LA VIA MONTE BIANCO (À CÔTÉ DU CLUB ANARCHISTE « LA FAGLIA »)

DE 16 HEURES À 18 H 30.
● EXPOSITION ‘LA CANTONATA’ AVEC LES TEXTES QUE L’ENQUÊTE SIBILLA VOULAIT FAIRE DISPARAÎTRE.
● DISCOURS ET ASSEMBLÉE DE SOUTIEN AU COMBAT D’ALFREDO COSPITO CONTRE LE 41 BIS ET L’EMPRISONNEMENT À VIE HOSTILE.
À SUIVRE : APÉRITIF DE SOUTIEN AU BIMENSUEL ANARCHISTE BEZMOTIVNY.

CERCLE ANARCHISTE ‘LA FAGLIA’
– t.me/circoloanarchicolafaglia – circoloanarchicolafaglia@inventati.org

traduit de ilrovescio

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Communiqué #2 : Sabotage d’un pylône THT en France/Grand-Est

En décembre 2022, en solidarité avec le prisonnier gréviste de la faim Alfredo Cospito, nous avons saboté un pylône THT et partiellement retiré son boulonnage (https://lille.indymedia.org/spip.php?article35371&lang=fr). Le sabotage d’une ligne à haute tension n’est pas sans danger et, même s’il est effectué sans erreur, il reste toujours un certain risque. Nous avons cependant jugé ce risque acceptable et l’action distrayante. Comme l’action directe est toujours une tentative de motiver et d’inspirer d’autres contextes, nous avions déjà annoncé notre intention de donner quelques conseils techniques :

Choix de la cible : Lors du choix du mât, veillez à ce que les isolateurs (les bobines de céramique auxquelles sont accrochés les câbles) soient verticaux ! Une position diagonale ou horizontale témoigne d’une charge de traction dans la direction correspondante. Choisissez l’endroit le plus isolé possible. Veillez à ce qu’il n’y ait pas de personnes entre l’objet et les pylônes les plus proches (p. ex. des routes fréquentées croisent la ligne). Choisissez votre chemin de fuite de manière à ce qu’il ne puisse pas être bloqué par la chute de la ligne.

Évaluation / réduction des risques : Il arrive régulièrement (bien que rarement) que des pylônes électriques se plient ou tombent, même sans sabotage. Cela peut se produire par exemple en raison d’une tempête, du poids de la neige, ou simplement de la fatigue des matériaux ou d’un entretien insuffisant. Il en résulte un risque de basculement prématuré du mât. Ce risque augmente avec chaque vis desserrée et de manière exponentielle avec chaque pied complètement dévissé. C’est à vous, en tant que groupe, de décider jusqu’où vous voulez aller. Dans tous les cas, planifiez l’action en tenant compte de la possibilité que le mât tombe pendant que vous êtes encore sur place. Tant au pied du mât qu’à l’endroit où les câbles touchent le sol, il se produit dans un certain périmètre une tension au sol qui est potentiellement mortelle ! Éloignez-vous de l’objet aussi vite que possible dans le sens inverse de la chute. Veillez à ce que votre corps reste en contact avec le sol à tout moment (mise à la terre), en marchant à petits pas « traînants ». Veillez à ce que les conditions météorologiques soient favorables. N’effectuez en aucun cas cette action en cas de vent fort, de forte pluie ou de chute de neige !

Comment procéder : Lors de la reconnaissance de l’objet, nous avons constaté avec un certain agacement que les saillies de filetage de chaque vis étaient détruites par des perçages (photo). Une mesure anti-sabotage de RTE dont nous ne savons pas si elle s’applique à toutes les lignes THT ou seulement à celle-ci. Rétrospectivement, nous pouvons constater que c’est certes plus fatigant, mais que c’est quand même possible. Pour les vis, nous nous sommes concentré.e.s sur celles qui relient le mât à ses fondations (clé de 50). Côté intérieur, une poignée courte d’environ 20-30 cm suffit, car elle se coince dans la structure du pied. Côté extérieur, vous aurez besoin d’une extension de tube solide pour augmenter l’effet de levier. Pour faciliter le transport, il est recommandé d’utiliser plusieurs tubes qui s’emboîtent les uns dans les autres. Pour certaines vis, nous avons eu besoin d’un levier allant jusqu’à 2 mètres. Avant l’action proprement dite, nous avons vaporisé les vis avec de l’huile pénétrante (WD 40) et l’avons laissée agir plusieurs heures. Nous avons répété cette opération au début du dévissage. Les dernières vis étaient nettement plus difficiles à retirer, ce que nous avons interprété comme un signe que le mât commençait déjà à s’abaisser. Pour cette action, vous aurez besoin d’au moins 2 à 3 personnes sur l’objet. Vous pouvez compter sur une durée d’environ 3 heures par pied (16 vis à la fois). Si vous trouvez un mât dont les boulons n’ont pas été endommagés, cela ira probablement plus vite.

Traces : Il est presque impossible de travailler plusieurs heures au même endroit sans laisser beaucoup de traces ! Contrôlez régulièrement pendant le travail si votre corps est encore entièrement recouvert (par ex. entre la manche et le gant). Débarrassez-vous en tout cas de vos vêtements et de vos chaussures après l’action. Gardez votre lieu de travail propre et stockez vos outils de manière à ne rien laisser derrière vous par inadvertance, même si vous devez interrompre l’action avant la fin.

Alternatives : depuis notre intervention, d’autres actions de sabotage de lignes à haute tension ont eu lieu en France. A Salindres (Gard), un pylône dont la ligne alimente une usine chimique d’ARKEMA a été scié le 21.12.2022 (https://sansnom.noblogs.org/archives/14865) et à Vitrolles (Bouches du Rhône), quelques jours plus tard, deux incendies sous une ligne THT ont provoqué des coupures de courant à l’aéroport de Marseille-Provence et chez AIRBUS Helicopters. (https://sansnom.noblogs.org/archives/14890).

« Ces incendiaires ont par ailleurs mis fin à la rumeur selon laquelle un poteau électrique en feu, c’est beau, mais ça ne coupe pas l’électricité ! » peut-on lire dans un résumé publié sur nantes.indymedia (https://nantes.indymedia.org/posts/81876/et-tombent-tombent-les-pylones/) de l’action, pour laquelle il n’existe à notre connaissance aucune lettre de revendication*. Nous souhaitons nous y attarder un peu : Selon nous, il y a fondamentalement deux méthodes différentes pour saboter efficacement une ligne THT par le feu. La première consiste à attaquer le mât lui-même par le feu. Pour cela, la structure métallique doit être chauffée à plus de 1200° C pendant un certain temps. Un feu normal ne suffit pas ! Pour endommager l’acier dans sa substance, il faut le porter à incandescence, comme c’est le cas lors du forgeage à l’aide de charbon de bois et d’un énorme apport d’oxygène. Une fois chauffé de cette manière, la stabilité de l’acier reste compromise même après son refroidissement. C’est ce qui s’est passé par exemple lors d’un sabotage THT dans le sud de la Meuse en 2017. Pour liquéfier le métal et faire ainsi s’effondrer le pylône, il faut une température d’environ 5000° C comme ce serait le cas par exemple avec l’utilisation de thermite. L’autre méthode, qui a probablement été utilisée dans le cas actuel, consiste à générer une flamme extrêmement élevée, qui va du sol jusqu’aux câbles. Le feu a la propriété de conduire l’électricité et peut ainsi provoquer un court-circuit. Il s’ensuit une coupure de courant immédiate, mais les dommages causés à la structure sont relativement faibles.

Nous avons été particulièrement satisfait.e.s de la description détaillée de l’action à Salindres (Gard), jointe à la déclaration. Même si cette méthode a déjà été utilisée avec succès des centaines de fois depuis les années 1970, nous avons opté pour une autre méthode pour des raisons de sécurité. En d’autres termes, nous n’avons tout simplement pas osé abattre le mât ! Nous sommes tout à fait conscient.e.s que la déclaration que nous avons publiée rapidement augmente le risque que le dommage soit découvert et réparé à temps par RTE. Cependant, la priorité de notre intervention était – dans ce cas – de soutenir la lutte de notre camarade Alfredo, ce qui nécessitait une communication publique.

Rage,
Transmissions et
Emeutes

Service des Déconnexions de Pylones en tout genre.

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Berlin – Incendie d’un camion Amazon en solidarité

Samedi matin, la presse a parlé d’un camion brûlé dans le quartier de Mitte. Les flics ne l’ont déjà pas signalé. Ce qui n’a pas été dit non plus, c’est qu’il s’agissait d’un véhicule d’Amazon. Probablement pour une bonne raison, il semble que l’on assiste à une recrudescence des attaques contre les entreprises et les infrastructures qui profitent des « crises » actuelles au détriment de la collectivité et de l’environnement. Aussi bien par la transformation numérique de l’économie que par l’établissement d’un capitalisme vert. Une plus grande diffusion de tels actes n’est probablement pas dans l’esprit du service de presse de la police. Dans le nôtre, si, aïe.

C’est pourquoi nous partageons cette information afin de combler le manque de connaissances. En fait, il n’est pas nécessaire d’expliquer davantage pourquoi Amazon est la cible de notre colère. Tout ce qui nous pousse à attaquer le géant de la technologie a déjà été mis sur papier par des compagnons* avant nous dans des lettres de revendication.

Peinture, pierres et feu contre Amazon

Une grue de chantier a brûlé sur un site Amazon

25 camions de livraison Amazon incendiés

Mais puisque nous prenons la parole, profitons de l’occasion pour évoquer la situation désastreuse d’Alfredo Cospito, détenu à l’isolement en Italie. Alfredo est en grève de la faim depuis plus de 110 jours afin d’obtenir un assouplissement des conditions de détention spéciale. Il semble que le gouvernement italien le laisse crever sous les yeux du public. Un prisonnier anarchiste se bat pour un peu de dignité et voilà que la démocratie montre son vrai visage, qui ressemble étrangement au fascisme. Peu surprenant, mais très instructif.

Alfredo Libero !

Fuck Bezos, Fuck Amazon – Fight the Tower !

Traduit d’indyde

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[Re-MaJ] Le ministère public demande le déclassement en régime de Haute sécurité, Alfredo reprend des suppléments

Alfredo Cospito, au 41 bis à l’hôpital San Paolo de Milan, a recommencé à prendre des suppléments après avoir lu l’avis du procureur général adjoint de la Cour suprême, Piero Gaeta. Il doit se prononcer le 24 février sur la peine de prison ferme infligée à l’anarchiste, et qui va demander l’annulation du 41 bis devant la Cour suprême. Cette nouvelle, anoncée par la Repubblica, pourrait marquer un tournant dans l’affaire de l’anarchiste individualiste de la Fai.
Cospito est en grève de la faim depuis 117 jours (y compris aujourd’hui). Il refuse toute forme de nourriture. Il boit de l’eau, parfois avec quelques cuillères de sucre ou de sel, du thé à la camomille le soir, préalablement additionné de quelques cuillères à café de miel. Depuis plusieurs jours, cependant, il avait cessé de prendre des suppléments. Aujourd’hui, comme le lui avaient conseillé les médecins qui l’ont examiné, il a également recommencé à prendre du potassium, indispensable pour tenter d’éviter les arythmies cardiaques, fréquentes dans un corps affaibli (il a perdu près de 50 kilos) et il jeûne depuis près de quatre mois.

Très eprouvé, très mince et très pâle ». C’est ainsi que l’avocate Caterina Calia, le raconte, en quittant St Paul. Mais il a recommencé à prendre du potassium et reprendra également les autres compléments alimentaires », ajoute l’avocat. Un choix, explique-t-elle, lié à la « possibilité » évoquée par l’avis du procureur général. Il m’a dit qu’il ne voulait pas se suicider, a-t-il ajouté, mais se battre contre 41bis, qui est une chose terrible d’après ce qu’il a vu.

Gaeta, dans son acte d’accusation déposé le 8 février, a souligné que certaines des raisons de l’appel présentées par la défense de Cospito, dirigée par l’avocat Flavio Rossi Albertini, étaient fondées. Car des motivations de l’ordonnance de la Cour de surveillance de Rome sur le 41 bis à Cospito ressort un « manque de preuves factuelles concernant les moments de connexion » avec les anarchistes. Une vérification qui, au contraire, est « essentielle » et « nécessaire », mais « ne transparaît pas dans les motivations » et ne peut être « déduite entièrement et uniquement ni de son rôle de sommité » ni « du fait qu’il est devenu une référence pour l’anarchisme en raison de ses écrits et de ses convictions ».

Traduit de la presse

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Les journaux de la famille Agnelli (La Repubblica et La Stampa) ont révélé dans leurs éditions de ce matin que le procureur général près la Cour de cassation avait déposé une demande d’annulation de l’ordonnance 41 bis contre Alfredo Cospito pour l’audience du 24 février. Il s’agit sans aucun doute d’une bonne nouvelle, mais elle ne doit pas être surestimée. Naturellement parce qu’en tant qu’anarchistes nous n’avons aucune confiance dans la justice bourgeoise, spécifiquement parce qu’il n’est pas rare que la cassation prenne des décisions plus radicales que celles demandées par l’accusation elle-même.

Enfin, nous ne pouvons oublier que la situation médicale d’Alfredo est très grave et que le 24 février est peut-être trop loin, ce qui pourrait s’avérer être un terrible canular.

Nous persévérons dans notre demande de déclassification immédiate de notre compagnon, convaincus que toute issue dépendra uniquement de la lutte jusqu’au dernier souffle qu’Alfredo a menée et du mouvement de solidarité internationale qui s’est exprimé.

Traduit de no41bis

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La plus haute représentation du ministère public, sous les traits de Piero Gaeta, en contraste avec le choix du ministre de la Justice Nordio, a demandé l’annulation de la décision du tribunal de surveillance qui avait confirmé le régime 41 bis pour Alfredo Cospito, un anarchiste en grève de la faim depuis 116 jours et depuis hier, samedi, hospitalisé à l’hôpital San Paolo de Milan en raison de l’aggravation de son état de santé.

Piero Gaeta, procureur général adjoint de la Cour de cassation, estime que le verdict par lequel les juges de surveillance ont rejeté une demande antérieure de l’avocat de Cospito de soustraire son client au régime de détention 41 bis est mal motivé.

Dans le réquisitoire déposé avant l’audience prévue le 24 février, le parquet général de cassation se range ainsi du côté de la défense et demande l’annulation de la décision du tribunal de surveillance qui avait confirmé en décembre la peine de prison ferme pour Alfredo Cospito, incarceré depuis 2012. Le parquet suprême considère donc que cette décision est à revoir, contrairement à celle prise seulement vendredi dernier par le ministre de la Justice Carlo Nordio pour confirmer le 41 bis. La ligne dure adoptée par Nordio et le gouvernement Meloni ne voulait en aucun cas adhérer à la possibilité alternative proposée par le Parquet national antimafia et antiterroriste de  » déclasser  » le régime auquel Cospito est soumis en régime de haute sécurité.

Pendant ce temps, hier à Milan, alors que Cospito était transféré dans l’une des chambres réservées aux détenus du régime 41 bis à l’hôpital San Paolo, la manifestation de soutien à Alfredo et contre le régime 41 bis qui comptait des centaines de personnes qui sont parties de la Piazza XXIV Maggio et ont atteint Naviglio Grande à Viale Gorizia. Il y a eu plusieurs charges de la police et des jets de gaz lacrymogènes, avec la saisie d’une camionnette et onze personnes arrêtées, emmenées au poste de police, pouirsuivies et libérées seulement tard dans la nuit. Une « intervention musclée » contre les manifestants a été réclamée à cor et à cri par le vice-premier ministre et ministre des transports et des infrastructures, Matteo Salvini.

Le point avec un camarade de l’assemblée contre le 41bis et la prison à vie à Milan :

Traduit de radio onda d’urto 

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Paris – 15/02, 14h. Rassemblement au consulat d’italie contre le 41bis

Rassemblement mercredi 15 février a 14h au consulat d’italie, métro la muette, contre le 41bis et en solidarité avec Alfredo cospito. Anarchiste emprisonné depuis plus de 10 ans et soumis au régime d’isolement 41 bis, il est en grève de la faim depuis plus de 115 jours.

Depuis le 20 octobre dernier, 115 jours à l’heure où nous écrivons ces lignes, le prisonnier anarchiste italien Alfredo Cospito est en grève de la faim contre le régime d’isolement auquel il est soumis et contre la perpétuité incompressible. Peine à laquelle il a été condamné pour deux attaques contre une école de gendarmes à Fossano. Depuis le mois de mai, il est enfermé en régime 41 bis, un régime appelé « prison dure », d’ordinaire réservé aux détenu·e·s pour faits de mafia et de terrorisme. Un parloir par mois, éventuellement remplacé par un appel téléphonique de 10 minutes que le ou la proche doit effectuer depuis le commissariat ou la prison la plus proche, une cellule minuscule filmée en permanence, des caillebotis à la fenêtre, un nombre réduit de vêtements et de livres en cellule, des relations limitées à 3 autres détenu·e·s maximum avec des groupes décidés par l’administration pénitentiaire et changeables à volonté en cas de trop bonne entente entre les détenu·e·s…

Voilà quelques-unes des mesures que prévoit ce régime assimilable à de la torture.

Le mot n’est pas choisi au hasard : la condition pour sortir de ce régime particulier décidé pour 4 ans et renouvelable à l’infini, c’est de communiquer à la justice des informations qui prouvent que le ou la détenu·e a pris ses distances avec ce que celle-ci considère comme son contexte criminel. Diviser et catégoriser les détenu·e·s,imposer comme critère nécessaire à la sortie du régime la collaboration avec la justice alors que celle-ci encourage la rupture des liens familiaux et amicaux, sont les piliers fondamentaux sur lequel se tient cette forme spécifique d’isolement et de torture. Cette forme d’enfermement dans l’enfermement basée sur la privation sensorielle n’est pas une exception au niveau européen ni une « entorse à la démocratie ». Cela s’inscrit dans tout un système de punitions et de récompenses qui structurent complètement le fonctionnement de la prison et de la société qui en a besoin. En effet le système carcéral regorge de dispositifs spécifiques pensés pour punir ou récompenser les détenus en fonction de leur comportement. Le ou la détenu·e est de plus en plus poussé·e à être « acteur ou actrice de sa détention » (beurk beurk), et à intégrer les logiques pénitentiaires pour avoir le maximum d’avantages à l’intérieur… L’intérêt pour les portes-clés étant évidemment de péter les solidarités/possibilités de luttes en rappelant à chacun·e que sa situation peut se dégrader en permanence, le faire vivre sous la menace d’un régime d’enfermement plus strict si jamais il ou elle se révolte (isolement, mitard, suppression des parloirs,du courrier, des promenades etc etc.).

De l’autre côté du spectre on trouve les récompenses. En France on pense au« module respect » inspiré des prisons espagnoles, qui concerne environ 800 places ( sur plus de 73000 personnes enfermées), accessible sur dossier de candidatures, avec un système de bons et de mauvais points. Clé de sa cellule en poche, le ou la détenu·e gagne ou perd des points selon s’il a fait son lit au carré le matin, peut accéder à plus parloirs et d’UVF (Unité de Vie Familiale ou parloir long). Une prison pas si dorée et une prison toujours. À travers un plan de construction de 15 000 nouvelles places de prison, l’état fait miroiter la fin de la surpopulation et la mise en place de dispositifs adaptés aux situations des détenu·e·s. Si nous dénonçons aujourd’hui les systèmes d’enfermement les plus durs ou dégueulasses ce n’est pas pour faire la promotion des autres formes d’enfermement, même ceux que l’état présente comme les plus progressistes ou « humains ».

Rares sont les mots qui ont pu nous parvenir de la part d’Alfredo depuis qu’il est enfermé en régime 41 bis, mais ils sont clairs : sa lutte se dirige contre ce régime et pour que plus personne n’ait à le subir. Il a aussi assuré que tant qu’il serait maintenu en 41 bis, il n’avait aucune intention d’interrompre sa grève de la faim, jusqu’à la mort s’il le faut. Au cours des derniers mois, de nombreuses actions de solidarité ont relayé, diffusé et fait leur la lutte d’Alfredo au niveau international. Alors que le 41 bis se trouvait dans l’angle mort de la société italienne, peu évoqué et jamais critiqué, la gauche italienne s’indigne aujourd’hui de manière aussi molle qu’hypocrite de la situation d’Alfredo. Leur indignation ne s’étend jamais aux 750 autres détenus actuellement en 41 bis, conscient·e·s qu’ils et elles sont que ce régime est indispensable à la démocratie qu’il·le·s chérissent tant. De la même manière que la lutte d’Alfredo à l’intérieur des murs va au-delà de sa situation individuelle, la lutte à l’extérieur ne s’arrêtera pas à son cas spécifique et au seul 41 bis. À l’heure où le pouvoir souhaite construire toujours plus de cages, quelles que soient leurs formes, c’est la prison et l’enfermement en général qu’il faut détruire, partout et toujours.

LIBERTÉ POUR TOUSTES !

14h : RASSEMBLEMENT MERCREDI 15 FÉVRIER, MÉTRO LA MUETTE (ligne 9)

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Trouvé sur Indy Nantes

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